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En même temps qu'il se rangeait sous les ba

Représentez-vous maintenant l'union du tzarisme moscovite avec le régime des chancelleries allemandes, avec la procédure inquisitoriale empruntée au code militaire prussien, et vous comprendrez comment l'autorité impériale en Russie a laissé loin derrière elle le despotisme de Rome et de Byzance.

L'agreste Russie se pliant à tout en apparence, n'a réellement rien accepté de cette réforme. Pierre Ier sentait cette résistance passive; il n'aimait pas le paysan russe et n'entendait rien non plus à sa manière de vivre. Il a fortifié, avec une légèreté coupable, les droits de la noblesse et resserré encore la chaîne du servage; il a tenté le premier d'organiser ces absurdes institutions; or, les organiser, c'était en même temps les reco

Il commença dès lors à ne voir dans tout condamné qu'un malheureux: seul mot qui désigne tout condamné dans ce pays, où il semble ne plus y avoir que des victimes et des bourreaux; à mentir sous le serment et à nier tout, quand il était interrogé par un homme qui se présentait en uniforme et qui lui semblait lé représentant du gouvernement allemand. Cent cinquante ans, loin de les réconcilier avec le nouvel ordre des choses, l'en ont encore éloigné davantage. Que nous autres, nous ayons été élevés dans la réforme de Pierre; que nous ayons sucé le lait de la civilisation europée

Il a beaucoup supporté, beaucoup souffert, il souffre beaucoup à cette heure, mais il est resté lui-même. Quoique isolé dans sa petite commune, sans liaison avec les siens, tous dispersés sur cette immense étendue du pays, il a trouvé dans une résistance passive, et dans la force de son caractère, les moyens de se conserver; il a courbé profondément la tête, et le malheur a passé souvent sans le toucher, au-dessus de lui; voilà pourquoi, malgré sa position, le paysan russe possède tant de force, tant d'agilité, tant d'intelligence et de beauté, qu'à cet égard il a excité l'éto

Tous les voyageurs rendent justice aux paysans russes, mais ils font grand bruit de leur impudente fripo

Je crois, qu'on peut trouver quelque chose de ces défauts dans le Peuple russe, et je me fonde en particulier sur ce que ces défauts sont communs à toutes les nations europée



Je comprends qu'on puisse accuser la civilisation, les formes sociales actuelles, tous les Peuples ensemble, mais je trouve qu'il y a inhumanité sans profit à s'attaquer à un Peuple en particulier, et à condamner en lui les vices de tous les autres; c'est d'ailleurs une étroitesse d'esprit, qui n'est permise qu'aux Juifs, de tenir sa nation pour un Peuple choisi. A cet égard les derniers événements politiques ont dû être pour nous une grande leҫon; presque tous les écrivains n'ont-ils pas, naguère, accusé de ces mêmes défauts, les Romains et les Vie

La révolution d'octobre et le triumvirat romain ont réhabilité la réputation de ces villes. Mais ce n'est pas tout. Il est très vrai que le paysan russe, toutes les fois qu'il le peut, trompe le gentilhomme et l'officier public, qui ne s'abstie

Le Peuple russe est religieux parce qu'un Peuple, dans les circonstances politiques actuelles, ne peut pas être sans religion. Une conscience éclairée est une conséquence du progrès; la vérité et la pensée, jusqu'à présent, n'existent que pour le petit nombre. Au Peuple, la religion tient lieu de tout; elle répond à toutes ses questions d'esthétique et de philosophie qui se rencontrent à tous les degrés dans l'âme humaine. La poésie fantastique de la religion sert de délassement aux travaux prosaïques de l'agriculture et de la coupe des foins. Le paysan russe est superstitieux, mais indifférent à l'égard de la religion, qui, d'ailleurs, est pour lui lettre close. Il observe exactement toutes les pratiques extérieures du culte, pour en avoir le cœur net; il va le dimanche à la messe, pour ne plus penser de six jours à l'église. Les prêtres, il les méprise comme des paresseux, comme des gens avides qui vivent à ses dépens. Dans toutes les obscénités populaires, dans toutes les chansons des rues, le héros, objet de ridicule et de mépris, est toujours le pope et le diacre ou leurs femmes.

Quantité de proverbes témoignent de l'indifférence des Russes en matière de religion: «Tant que le to

Dans le sens propre du mot, les schismatiques seuls sont religieux. La raison n'en est pas seulement dans le caractère national, mais dans la religion elle-même. L'Eglise grecque n'a jamais été extraordinairement propagandiste et expansive; plus fidèle que le catholicisme à la doctrine évangélique, sa vie, par cela même, s'est répandue moins au dehors; mûrie sur le sol putréfié de Byzance, elle s'est concentrée dans l'intérieur des cellules monastiques, elle s'est occupée, surtout, de controverse théologique et de questions de théorie; subjuguée par le pouvoir temporel, elle s'est éloignée, en Russie, plus encore que dans l'empire byzantin, des intérêts de la politique. A partir du dixième siècle jusqu'à Pierre Ier on ne co

Je regarde comme un grand bonheur pour le Peuple russe, Peuple aisément impressio