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40. Franc. L'histoire des soixante dernières a
C'est dire que le franc n'est jamais absent des préoccupations, conscientes ou non, des Français et de leurs dirigeants. La mo
Si l'accord sur l'objectif n'est plus guère contesté, il subsiste des divergences sur la méthode. Avoir une mo
41.Langue française. Parmi les quelque quatre mille langues parlées à travers le monde, le français fait partie de cette poignée d'idiomes privilégiés qui sont depuis des siècles l'objet d'une défense systématique et assidue de la part d'un pouvoir politique centralisateur et internationalement influent. La place du français en France n'a cessé de se renforcer, au détriment inévitable des autres langues historiques du pays (alsacien, basque, breton, catalan, flamand, langues d'oc, langues d'oïl), et l'allongement de l'enseignement obligatoire lui assure une domination entière sur tout le territoire, là même où les parlers locaux occupaient l'essentiel des échanges il n'y a pas si longtemps. La pénétration généralisée des médias nationaux fait qu'aujourd'hui, dans la plus reculée des fermes breto
Quant à la francophonie, si elle ne compte qu'un nombre relativement faible d'individus (environ 110 millions de perso
Son importance a pourtant reculé depuis la Première et surtout la Seconde Guerre mondiale, particulièrement en Europe (où, dans l'enseignement secondaire, elle cède maintenant presque partout le pas à l'anglais), et jusqu'en France même : dans les "salles de marché " de nos banques parisie
L'Europe occidentale pour s'unifier politiquement a besoin de renforcer son unité culturelle par une réunification linguistique. Si celle-ci devait se faire sous le modèle de l'unilinguisme, il est indubitable que l'Europe de demain serait anglophone. Mais il n'y a aucune raison de continuer à tenir l'unilinguisme comme fatal ni même comme nécessaire, non seulement pour les entités politiques mais d'abord pour les individus : la majorité des humains est multilingue, et le cerveau est ainsi fait qu'il manie sans difficulté plusieurs langues, que ce soit dans un usage actif (parler) ou seulement passif (comprendre).
Nous devons prendre l'initiative, pour que l'unité dé l'Europe n'entraîne pas la domination d'une langue sur toutes les autres, mais se réalise sous la forme du plurilinguisme individuel de chaque citoyen européen. À cette fin, la première des choses est de ménager tous les passages possibles entre les langues de la même famille: dans la famille des langues romanes, il n'est pas difficile, on le sait, de passer du français à l'italien ou à l'espagnol, et vice versa. Encore faut-il, si l'on veut profiter de ces possibilités, que l'enseignement de ces langues romanes favorise systématiquement l'accès, au moins passif, à chacune des autres. Même chose pour les langues de la famille germanique (anglais, allemand, néerlandais, langues scandinaves).
La deuxième action consiste à ce que les nations de la Communauté s'engagent résolument dans cette voie du plurilinguisme, en mettant en œuvre dans chaque pays une politique d'enseignement d'une langue de la famille qui n'est pas celle de la langue maternelle, dès l'école primaire. S'il est certain que les pays de langue romane choisiraient majoritairement l'anglais, en revanche la majorité des pays de langue germanique choisirait probablement le français, qui reste la langue romane de prestige en Europe ; ce qui redresserait considérablement la situation de notre langue et ses perspectives d'avenir, y compris hors d'Europe. Il y faut une décision commune.
42.École. Qui sera notre Jules Ferry ? Cent ans après, le défi qu'il nous faut relever est de la taille de celui que la République a victorieusement affronté sous l'égide de ce père fondateur.
Grâce à lui, grâce à elle, le bilan de l'école française, dans le recul de l'illettrisme autant que dans l'enracinement des idéaux démocratiques, est tout simplement extraordinaire. Mais qui tourne aujourd'hui ses yeux vers l'avenir mesure ce qu'il nous faut accomplir et qui est considérable.
À peine est-il besoin de rappeler les enjeux. Chacun de nous est un ancien élève. Un nombre considérable est, a été ou sera parent d'élève. Beaucoup sont eux-mêmes enseignants. De ce fait, rien de ce qui concerne la formation n'est indiffèrent à qui que ce soit, et il n'est nul besoin de prendre part à la conduite des affaires publiques pour mesurer l'importance d'une formation solide, adaptée, offerte à tous.
À cette aune, les deux réponses les plus fondamentales concernent l'égalité des chances et la responsabilité des acteurs.
Sociales, géographiques, les inégalités du système sont autrement plus réelles que l'égalité, purement formelle, dont il est paré. C'est dès le cours préparatoire qu'on enregistre le retard frappant les enfants des milieux défavorisés. Quant aux régions, de l'une à l'autre le pourcentage de bacheliers varie du simple au double, le nombre d'étudiants du simple au quadruple.
Le droit à la formation tend à assurera tous les moyens d'accéder à une qualification et de réussir une insertion culturelle, sociale et économique. Le « crédit-formation » doit en être l'instrument principal. Il permettrait à chacun de disposer d'une sorte de créance sur la collectivité qui assure un certain nombre d'a