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— Pas de psych, bon Dieu !

— Désolé, mais c’est plus fort que moi. Et je remercie le Ciel de n’avoir à me préoccuper que d’un seul homme-né. Un de plus, et il faudrait m’expédier chez les dingues. De foutus hommes-nés, eux aussi. Ils ne cessent de s’attirer des e

Justin sursauta. Les écoutes, pensa-t-il. Et il essaya de se rappeler la teneur exacte de leurs propos. Il adressa un signe de prudence à son ami, qui hocha la tête.

— Je regrette.

Et, alors qu’il eût aimé aller se dissimuler dans un recoin obscur, Grant avait une assurance et une dignité qui lui faisaient cruellement défaut.

— Grant, jec je me contente de réagir quand les événements se produisent. Pensée-flux. Tu dois comprendre.

— Non, je ne comprends pas. Je m’interroge. Le nombre de niveaux où tes réactions se produisent est sidérant. Le nombre de choses contradictoires que tu peux admettre simultanément est quant à lui inconcevable. Tout cela me dépasse. Même si je consacrais des journées entières à étudier ton psych, je passerais à côté des nuances.

— C’est pourtant très simple. Je suis mort de peur. Je croyais savoir quelle place occupait chaque chose et voilà que tu fais une démarche à laquelle je ne m’attendais pas. Toutes les valeurs vie

— Seigneur, que la vie serait morne sans eux ! Je me demande à présent dans quel camp se trouvait Ya

— Était-il calme ?

— Très.

— Alors, tu as eu droit à son grand numéro.

— Nous devons apprendre à ne pas vous exciter. C’est une chose qu’ils devraient inclure dans nos bandes-globales. « Au-delà d’un certain seuil de tension nerveuse les hommes-nés passent sur des ensembles de programmation différents. Ils devie

— Tu n’es pas loin de la vérité.

— Bordel ! Il y a désormais des a

Il regarda son ami : Grant avec ses protections à nouveau dressées, son petit sourire moqueur qui défiait le destin, l’univers et l’administration de Reseune. Pendant un instant, il fut à la fois soulagé et terrifié.

Il lui semblait que tout ce qu’il avait perdu cessait de s’éloigner, hésitait, envisageait de lui revenir.

— Bien sûr, bien sûr.

Il prit Grant par le bras et le guida vers la porte.

— Si tu as pu obtenir quelque chose de Ya

— Hon-hon. Non. J’ai un emploi stable, merci.





Les passants les regardaient. Il lâcha son ami, conscient que la moitié des résidents de ce niveau avaient dû l’entendre crier. Ils cherchaient à découvrir quel avait été l’impact destructeur d’un tel comportement sur Grant.

Ils faisaient déjà l’objet d’une multitude de rumeurs, pour une foule de raisons, et il venait d’en faire naître une nouvelle.

Qui ne tarderait guère à parvenir jusqu’aux oreilles de Ya

8

Il y avait toujours des nouveautés. Nelly l’emmena au magasin de la galerie nord et elles revinrent avec les bras chargés de paquets. C’était amusant. Ari fit aussi des achats pour l’azie, qui en fut tellement heureuse que la fillette se sentit transportée de joie en la voyant si jolie et si fière dans son nouvel ensemble.

Mais Nelly n’était pas maman. Ari aimait bien rester dans ses bras, mais Nelly n’était que Nelly, rien d’autre. Une nuit, elle se sentit toute « vide » quand l’azie lui manifesta ainsi son attachement. Elle ne dit rien, parce que Nelly lui racontait une histoire, mais ensuite elle ne put plus supporter ces manifestations de tendresse ; parce qu’elle n’était pas sa maman. Elle se dégageait et allait s’asseoir sur le sol, pour écouter la suite, et Nelly n’en semblait pas froissée pour autant.

Quant à Seely, c’était perso

Pour pleurer, elle aillait se réfugier dans sa chambre et fermait la porte. Avant d’en ressortir, elle prenait soin de se laver la figure. Elle ne voulait pas qu’on puisse la prendre pour une pleurnicharde.

Elle désirait jouer, mais pas avec Sam. Il la co

Et quand Nelly lui demandait si elle voulait retourner à la garderie, elle n’acceptait que si Sam n’y était pas.

— J’ignore qui est allé là-bas, aujourd’hui, répondait Nelly.

— Alors, je préfère rester toute seule. On va faire un saut au gym. D’accord ?

Et l’azie l’emmenait. Au passage, elle do

Elle consacrait de plus en plus de temps aux bandétudes, en compagnie d’enfants bien plus grands qu’elle. Elle apprenait des choses. Le soir, quand elle s’allongeait dans son lit, sa tête était si pleine qu’il n’y restait presque plus de place pour maman et Ollie.

Oncle Denys avait eu raison. C’était un peu plus facile chaque jour. Et cela la terrifiait, car moins elle en souffrait, plus il lui était difficile d’entretenir sa colère. Alors elle mordait sa lèvre au point d’en avoir mal, pour que rien ne pût changer.

Il y eut une fête des enfants. Elle y vit Amy, qui courut se réfugier derrière sera Peterson et se comporta comme un vrai bébé. Elle se rappelait pourquoi elle avait frappé cette peste. Les autres gosses se contentaient de la fixer et sera Peterson leur ordo

Cela ne leur fit pas plaisir, ça se voyait. Il y avait Kate, Tommy, un garçon qui s’appelait Pat, et Amy, qui pleurnichait et reniflait toujours dans son coin. Sam était là, lui aussi. Il sortit du groupe pour lui dire :

— Bonjour, Ari.

Il semblait être le seul à se sentir heureux de la voir. Elle lui répondit :