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Parce que son interlocuteur attendait un commentaire. Il eût été aussi grave d’accorder sa confiance à Ya
— Allez. Faites une pause. Sortez d’ici.
— Bien, ser.
Il s’extirpa du fauteuil, franchit la porte et passa devant Marge sans la regarder. Il s’éloigna dans le couloir en proie à une terreur qu’atténuait une certaine apathie. C’était une machination ourdie par la sécurité. On voulait l’inciter à ne plus rester sur ses gardes, pour pouvoir ensuite le frapper avec plus de violence. Il redoutait de découvrir qu’il était arrivé malheur à Grant pendant son absencec l’hypothèse qui lui venait immédiatement à l’esprit, et la pire.
Mais son ami l’attendait sur le seuil de leur bureau, rongé par l’inquiétude.
— Ya
La petite pièce encombrée de papiers lui inspirait de la claustrophobie.
— Allons prendre un café.
Leur travail passait au second plan. Il avait besoin de l’espace et des bruits feutrés de la cafétéria de la galerie nord.
Modifier leur emploi du temps, faire quoi que ce soit d’inhabituel risquait d’attirer sur eux l’attention de Giraud. Rien ne paraissait sûr. Le terrain semblait miné. Telle était la terreur que laissait derrière lui un sondage profond. Il aurait dû prendre des tranks, mais il s’y refusait.
Une fois arrivé à destination, il répéta à Grant les propos de Ya
— Il était temps. Grand temps qu’ils recouvrent un peu de bon sens.
— Tu leur fais confiance ? demanda-t-il.
Avec désespoir, comme s’il lui laissait le soin de différencier illusions et réalités. La panique l’envahissait à la pensée que son ami risquait de le trahir et de lui répondre : Oui, tu peux les croire et t’en remettre à eux.
— Non, pas plus qu’hier. Mais je pense que Ya
— Bon sangc
Il se sentait sur le point de pleurer, vaincu par la terreur.
— Je ne tiens pas le coup. Je suis trop vulnérable, même éveillé. Ne m’embrouille pas les idées.
— Je dois te dire une dernière chose, avant de changer de sujet. Si Ya
— Non !
— Du calme. D’accord, d’accord.
— Pas de paternalisme avec moi, bordel !
— Oh ! Je constate que nous sommes à bout de nerfs. Bois ton café. Ça va s’arranger. L’important, c’est que tu tie
Il rit – un son proche d’un éternuement –, puis il s’essuya les yeux et but une gorgée de café presque froid.
— Seigneur ! je me demande si je m’en remettrai un jour.
— Pas si vite. Une chose à la fois. Nous allons tout laisser tomber pour aujourd’hui et rentrer à la maison, d’accord ?
— Je préférerais être entouré de témoins.
— Au bureau ?
— Au bureau.
Il inspira, pour ramener son pouls à la normale.
Sur le chemin du retour, il s’arrêta à la boutique du coin afin d’acheter un holoposter qui agrémenterait la paroi, au-dessus de son poste de travail.
Grant y jeta un coup d’œil pendant que Justin présentait sa carte de crédit à la caisse.
On y voyait un avion qui survolait l’arrière-pays et l’inscription : PRENEZ LA RESEUNAIR.
Audiotexte extrait de :
Une question d’union
Série civique n‹3
Publications éducatives de Reseune :
9799-8734-3 approuvé pour 80 +
De 2301 à 2351, la politique expansio
La découverte des richesses biologiques de Cyteen et de la nouvelle technique du voyage spatial par bonds permit à ce monde d’acquérir son autonomie économique puis politique, après qu’il eut exploré l’espace enviro
À partir de l’époque où les relations entre Cyteen et la Compagnie Terre commencèrent à se dégrader, pour aboutir aux Guerres de Compagnie et à la Sécession, sans doute convient-il de considérer cette planète dans te contexte plus vaste de l’Union. Un profond désir de liberté, l’adhésion au principe d’une autonomie locale accrue, l’enthousiasme suscité par l’exploration de l’espace, le développement du commerce et l’établissement de nouvelles frontières furent les principaux facteurs de l’évolution des mentalités. Les auteurs de la Constitution jugeaient primordial que le gouvernement central ne pût intervenir qu’à titre exceptio
L’Union fut en effet conçue comme une structure à même de recevoir en son sein tout nouvel élément, même extra-humain, grâce à sa capacité d’adaptation aux cas particuliers et au principe selon lequel les législations planétaires et celles de l’Union se contrôlaient réciproquement.
Mais, chose presque inévitable lors d’une sécession, l’Union fut aussitôt confrontée à un conflit. Les Guerres de Compagnie mirent à rude épreuve le nouveau gouvernement et l’existence de nombreuses institutions découle de décisions imposées par cet âpre combatc on compte parmi elles les premiers partis politiques.
Il serait possible de dire que le rassemblement expansio
Le courant centriste se chargea ensuite d’exprimer la peur grandissante qu’une politique d’expansion accompagnée par une colonisation incontrôlée de l’espace pût conduire à une dispersion irrémédiable des cultures humaines ; et pour certains à des guerres entre noyaux d’humanité aux intérêts divergents.