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            Pourquoi pas ?songea-t-il en regardant l’étiquette. Son vieux Powerbook avait rendu l’âme à la fin de l’été. Il avait bien un PC à la maison, mais il avait besoin d’un nouveau portable perso

            L’objet était proposé à 400 dollars. Une somme qu’il jugea raiso

            Il se rapprocha du responsable de la vente et lui désigna le Mac.

            – Cet ordinateur fonctio

            – Non, c’est uniquement un objet décoratif… Bien évidemment qu’il fonctio

            – D’accord, je le prends, décida Matthew après quelques secondes d’hésitation.

            Il fouilla dans son portefeuille. Il n’avait sur lui que 310 dollars. Gêné, il essaya néanmoins de négocier, mais l’homme lui opposa un refus très ferme. Vexé, Matthew haussa les épaules. Il allait tourner les talons lorsqu’il reco

            – Laisse-moi te l’offrir ! dit-elle en faisant un signe pour retenir le vendeur.

            – Il n’en est pas question !

            – Pour fêter la vente de mon estampe !

            – Tu en as obtenu le prix espéré ?

            – Oui, mais pas sans mal. Le mec pensait que, pour ce prix-là, il avait aussi droit à une des positions du Kâmasûtra !

            – « Tout le malheur des hommes vient de ce qu’ils ne savent pas rester au repos dans une chambre. »

            – Woody Allen ?

            – Non, Blaise Pascal.

            Le vendeur lui tendit l’ordinateur qu’il venait d’emballer dans son carton d’origine. Matthew le remercia d’un hochement de tête, tandis qu’April réglait la somme promise. Puis ils se dépêchèrent de regagner la voiture.

            Matthew insista pour conduire. Alors qu’ils rejoignaient Boston, coincés dans les embouteillages, il ne se doutait pas que l’achat qu’il venait de faire allait changer sa vie à tout jamais.

 2

            Miss Lovenstein

            Les chiens ne m’ont jamais mordue. Seuls les hommes l’ont fait.

            Marilyn MONROE

            Bar du restaurant Imperator

            Rockefeller Center, New York





            18 h 45

            Installé au sommet du Rockefeller Center, le bar de l’Imperator dominait la ville, offrant une vue panoramique sur Manhattan. Sa décoration résultait d’un savant mélange de tradition et de design. Lors de la rénovation de l’établissement, on avait pris soin de conserver les boiseries, les tables Art déco et les fauteuils clubs en cuir. Cet aménagement conférait à l’endroit une ambiance « cosy » de vieux club anglais qui se conjuguait à un espace plus moderne, à l’image du long bar lumineux en verre dépoli qui traversait la pièce.

            Silhouette gracile et démarche légère, Emma Lovenstein se faufilait de table en table, servant les vins, invitant à la dégustation et expliquant avec pédagogie l’origine et l’historique des nectars. La jeune sommelière était douée pour communiquer son enthousiasme. L’envolée gracieuse de ses mains, la précision de ses gestes, la franchise de son sourire : tout dans son apparence reflétait sa passion et son désir de la partager.

            Un ballet de serveurs apporta l’avant-dernier plat.

            – La tartine de pied de cochon gratinée au parmesan, a

            Elle servit à chacun un verre de vin rouge en prenant soin de masquer l’étiquette puis, pendant quelques minutes, répondit aux questions des convives, égrenant les indices pour leur faire découvrir le vin.

            – Il s’agit d’un morgon, Côte du Py, cru du Beaujolais, révéla-t-elle enfin. Un vin long en bouche, gourmand, tendu, nerveux et velouté aux arômes de fraise et de griotte, qui rivalise à merveille avec le caractère canaille du pied de cochon.

            C’est elle qui avait eu l’idée de ces dégustations œnologiques hebdomadaires qui, grâce au bouche à oreille, co

            Emma passa derrière le comptoir et fit signe aux serveurs d’apporter le dernier plat. Elle profita de ce moment de battement pour jeter un coup d’œil discret à son téléphone cellulaire qui était en train de clignoter. En prenant co

            Je suis de passage à New York cette semaine. On dîne

            ensemble ce soir ?

            Tu me manques.

            François

            – Emma ?

            La voix de son assistant la tira de la contemplation de son écran. Elle se ressaisit immédiatement et a

            – Pour conclure cette dégustation, nous vous proposons un ananas aux pétales de magnolia, accompagné de sa glace aux marshmallows caramélisés au feu de bois.

            Elle ouvrit deux nouvelles bouteilles de vin et servit son auditoire. Après un jeu de devinettes, elle conclut :

            – Un vin italien, piémontais, un moscato d’Asti. Un cépage gourmand, aromatique et aérien, légèrement pétillant et sucré. Un vin au nez de rose et aux bulles fines qui vie

            La soirée s’acheva sur des questions du public. Une partie des demandes concernait le parcours professio

            Elle était née dans une famille modeste de Virginie-Occidentale. L’été de ses quatorze ans, son père, chauffeur routier, avait emmené sa famille visiter les vignobles de Californie. Pour l’adolescente, cette découverte avait été un véritable enchantement qui avait déclenché un intérêt et une passion pour le vin ainsi qu’une vocation toute trouvée.

            Elle avait intégré le lycée hôtelier de Charleston qui proposait une formation solide en œnologie. Une fois son diplôme en poche, elle avait quitté sans regret son bled paumé. Direction New York ! Elle avait d’abord été serveuse dans un établissement modeste, puis chef de rang dans un restaurant à la mode de West Village. Elle travaillait alors jusqu’à seize heures par jour, servant à table, conseillant les vins et s’occupant du bar. Un jour, elle était tombée sur un drôle de client. Quelqu’un dont elle avait immédiatement reco