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— De Naarboveck… de Naarboveck, qui est Fantômas.

— Tu l’as dit, Fandor, et ce n’est pas malheureux. Vagualame, Naarboveck et Fantômas ne font qu’un. Et une fois de plus, le Maître du Crime ne joue pas sous son vrai visage, que perso

Mais Fandor soudain se dressa :

— Juve… Juve… nous sommes fous de rester ainsi à discuter. Naarboveck vient de disparaître, il ne peut être loin… Fantômas, à coup sûr, doit passer chez lui, même si, se sentant démasqué, il a décidé de disparaître à tout jamais. Ne le laissons pas échapper ! Juve, pour Dieu, dépêchons-nous…

Mais le policier ne bougea point de son fauteuil…

— Comme tu viens d’éprouver des émotions violentes, je veux bien te pardo

— Mais, je vous le dis, Naarboveck, forcément, va revenir chez lui. Allons le guetter, établissons une souricière…

— Nous ne pouvons pas arrêter Naarboveck…

— Pourquoi ? Que voulez-vous dire ?

— Fandor, tu ignores encore la dernière ruse de ce misérable. J’ai le droit de mettre la main au collet de Fantômas et, je te le répète, je ne puis appréhender Naarboveck !…

Et, comme Fandor regardait le policier avec des yeux stupides d’émotion, égarés, Juve poursuivait :

— Sans doute, il te semble que je te parle chinois, en ce moment ?… Bien !… Fais-moi confiance, Fandor, je n’ai pas encore le droit de te révéler ce secret, mais n’en doute point, hélas. Naarboveck est inviolable…

— Mon Dieu !

— Bah ! ne t’inquiète pas, Fandor, la partie n’est pas perdue ! j’ai encore une carte à retourner, et je la retournerai cette nuit… donc… laissons cela… songe plutôt que j’ai grande hâte de savoir comment toi, que je croyais tranquillement au Cherche-Midi, tu en es arrivé à jouer les Fantômas dans les ateliers déserts ?…

Fandor raconta donc à Juve l’extraordinaire façon dont il était sorti de la prison militaire :

— Maintenant, qu’allons-nous faire ?

— Attention, Fandor, ne mêlons point les questions ; tu devrais dire : « Que vais-je faire ? Qu’allez-vous faire ? » Toi, Fandor, si tu m’en crois, et tu m’en croiras, tu vas très sagement retourner au Cherche-Midi et demander que l’on te coffre à nouveau… T’être échappé, c’est une faute grave… S’évader, c’est plaider coupable ; or, tu es i

— Et vous, Juve ? que projetez-vous ?

— Oh ! moi, c’est très e

***

Mince, élégant, Juve écoutait dans le cabinet de travail somptueux les observations d’un perso

— Non, ce n’est pas possible, vous m’en demandez trop… vous ne vous rendez point compte, Juve, des complications de toutes sortes qu’une intervention de ma part pourrait soulever si, par hasard, vous faisiez erreur…

Le policier gardait son attitude impassible. Une ride lui barrait le front d’un pli obstiné.

— Je ferai respectueusement observer à Votre Majesté qu’il s’agit tout juste d’une signature à do

— Mais, Juve, encore une fois, c’est une signature qui peut mettre le feu aux poudres…

— Votre Majesté voudra bien considérer que d’une signature Elle peut tout arranger…

— Juve, vous n’y pensez pas. Pour la centième fois, je vous le répète, je ne puis vous do





— Votre Majesté n’oubliera pas qu’avec son nom, une ligne de son écriture, Elle peut aplanir toutes les difficultés…

C’était, avec d’autres termes, la même phrase que Juve s’obstinait à répondre !

Le roi qu’il entretenait, qu’il sollicitait ainsi avec une passion étrange, se rendait compte de l’entêtement du policier :

— Ah çà ! Juve, dit-il, avez-vous seulement pesé la valeur du décret que vous me demandez ? Savez-vous que, s’il est immérité, ce document fera la honte de mon pays ?

— Sire, je sais que je ne demande rien à Votre Majesté qu’Elle ne puisse m’accorder, qu’Elle ne doive m’accorder… Sire, j’ai jusqu’ici sollicité, que Votre Majesté m’excuse, ce n’est plus le solliciteur qu’Elle a maintenant devant Elle… Votre Majesté me comprend sans doute ? C’est Juve qui demande à Votre Majesté sa signature…

— Je vous comprends, Juve. Jadis, lors de mon voyage officiel à Paris, vous m’avez sauvé la vie, vous avez sauvé la vie à la reine… au péril de votre propre existence, et je vous ai dit, alors, que je n’aurais rien à vous refuser, que je ne vous refuserais rien, jamais… c’est à cela que vous faites allusion ?…

— Sire, je réponds à Votre Majesté que je n’invoquerai point la dette qu’il lui plaisait de reco

Le roi, qui maintenant se promenait de long en large dans son cabinet de travail, se laissa tomber dans un fauteuil :

— Si je vous do

— Oui, Sire…

— Vous êtes franc, Juve ! vous n’attendriez pas d’avoir d’autres preuves de ce que vous avancez ?

— Non, Sire.

— Il faut donc, Juve, que je m’en rapporte entièrement à votre parole, à votre certitude, à votre conviction ?

— Oui, Sire…

— Juve ! Juve ! si vous l’exigez, au nom de la promesse que je vous fis jadis, je vous signerai ce décret, mais vous perdrez mon amitié, vous aurez surpris ma bo

— Votre Majesté ne pense point ce qu’Elle dit, répondait Juve. Votre Majesté ne voudra point m’acculer à ce dilemme : perdre son amitié, perdre sa confiance, ou laisser échapper l’unique occasion…

— Si, Juve ! je veux vous acculer…

— Alors, Sire, je n’exige pas. Mais c’est ma vie que Votre Majesté brise, Sire, car mon ho

— Juve, vous êtes cruel. Ah ! j’aurais presque mieux aimé que vous exigiez ce décret !… Mais, pour Dieu, tout n’est pas fini. Attendez, je vais ordo

— Dans quinze jours, Votre Majesté sait bien qu’il sera trop tard…

— Juve, pouvez-vous me mettre en face de cet homme ? Pouvez-vous le convaincre d’imposture devant moi ?

— Que veut dire Votre Majesté ?

— Je veux dire, Juve, que, quel que soit le scandale, quelle que soit l’humiliation qui peut en résulter pour moi, je vous do

Juve soudain baissait la tête, réfléchissait :

— Je vais demander à Votre Majesté, fit-il lentement, une démarche extraordinaire… je vais lui demander de risquer sa vie peut-être, je vais demander à Votre Majesté…

L’émotion de Juve était telle que, obligé de s’asseoir, en dépit de toutes les conventions protocolaires, c’était à voix basse qu’il poursuivit :

— Je vais demander à Votre Majesté de m’accompagner dans trois jours, lorsque…