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Désaltéré, Vinson rassemblait peu à peu ses esprits, et Juve le voyant en meilleures dispositions, après l’avoir laissé quelque temps réfléchir en silence, commença à l’interroger, lui promettant de le traiter aussi bien que possible, s’il voulait parler en confiance, et l’assurant de l’indulgence des juges s’il consentait à dénoncer ses complices.

Vinson ne fut pas difficile à convaincre :

— Ah ! murmura-t-il, monsieur, tandis que de grosses larmes coulaient le long de ses joues, maudit soit le jour où, pour la première fois, j’ai accepté d’entrer en relations avec la bande de criminels qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui, un coupable que l’on mène en prison.

Vinson, malgré sa fatigue, fit tout d’une traite à Juve, le récit de ses entraînements et de ses fautes, tel qu’il l’avait fait quelques semaines auparavant au journaliste Fandor. Toutefois, il tut ses relations avec le reporter de La Capitale, auquel il avait promis le secret absolu.

Juve, au surplus, était à cent lieues de soupço

Vinson affirmait ne rien savoir du « débouchoir ».

Au surplus, il ne manquait pas de questions à poser au coupable.

Vinson ne co

Vinson raconta bien des choses sur Vagualame, que Juve co

— C’est égal, avait murmuré Vinson, si la police co

Juve s’était dit :

— Dès que j’aurai remis mon caporal entre les mains des geôliers militaires, je sais bien de quel côté je m’en irai fumer une cigarette.

26 – LE SECRET DE WILHELMINE

— Vous êtes seule, Wilhelmine ?

La jeune fille, qui sortait de l’hôtel de la rue Fabert, eut une agréable surprise. Devant elle, au coin de la rue de l’Université, se dressait la sympathique silhouette du lieutenant de Loubersac.

Ce dernier, dont l’esprit était perpétuellement torturé, dont les inquiétudes augmentaient d’heure en heure, avait en effet décidé d’avoir ce jour-là, coûte que coûte, une explication définitive avec la jeune fille.

— Je suis seule, en effet, avait répondu la jeune fille, et même… plus que jamais…

— Votre père ?

— Parti depuis ce matin. J’ai déjeuné sans lui…

— Et M lleBerthe ?

— Pas de nouvelles depuis quelques jours. Berthe semble avoir disparu.

L’officier n’ajouta rien. Machinalement, il régla son pas sur celui de la jeune fille. Après un silence, il demanda encore :

— Où comptez-vous aller, Wilhelmine ?

M llede Naarboveck expliquait qu’elle avait des courses à faire, mais que celles-ci ne comportaient aucun caractère d’urgence.

— Voulez-vous que nous marchions un peu, tout en causant ?

Machinalement, les jeunes gens avaient traversé l’esplanade des Invalides, remonté le boulevard Saint-Germain, qu’ils atteignaient en suivant la rue Saint-Dominique, puis ils avaient pris la rue Bonaparte, se disant que les jardins du Luxembourg pourraient leur offrir un lieu convenable et agréable pour l’explication suprême qu’ils avaient décidé d’avoir.

— Il y a, ma chère amie, dit le lieutenant, dans votre existence une série de mystères qui me préoccupent et m’inquiètent. Vous savez les sentiments que j’éprouve à votre égard, ils sont sincères et sérieux. Mon amour pour vous est profond, et je n’ai qu’un désir au monde, c’est d’unir ma destinée à la vôtre. Mais auparavant, nous avons certainement l’un et l’autre des choses à nous dire, des choses graves, peut-être des choses, en tout cas, qu’il est nécessaire que nous élucidions…





Wilhelmine décida de parler.

Les jeunes gens étaient à ce moment-là sur la place Saint-Sulpice, et soudain du ciel, qui s’était rembruni, tombèrent de larges gouttes d’eau.

— Entrons à l’église, dit-elle. Nous serons plus tranquilles et j’ai comme l’impression que mes paroles, sous les voûtes de ce saint lieu, auront à vos yeux un caractère de plus exacte vérité. C’est presque une confession…

Henri de Loubersac, ému par ce préambule, redoutait de plus en plus des révélations épouvantables. Il acquiesça sans mot dire. Le couple pénétra sous le porche.

Comme il faisait passer Wilhelmine devant lui, de Loubersac se retourna soudain, considéra curieusement un fiacre aux stores fermés qui venait de s’arrêter non loin du parvis.

— Qu’avez-vous ?

— J’avais comme l’impression d’être suivi… que nous étions filés… Cela n’a pas grande importance, nous devons nous attendre, lorsqu’on appartient comme moi au service des renseignements…

— Oui, observa la jeune fille, vous aussi vous avez des secrets…

— Oh ! fit l’officier, ne se méprenant pas sur la naïveté de cette insinuation, ils n’ont rien que de professio

Ils étaient installés depuis quelque temps sur de modestes chaises, derrière un pilier et dans l’obscurité ; à mi-voix, Wilhelmine parlait toujours.

Très franchement d’abord, elle avait dit à Henri de Loubersac qu’elle n’était pas la fille du baron de Naarboveck, qu’elle ne portait ni le nom du baron, ni le prénom de Wilhelmine, mais qu’elle s’appelait Thérèse Auvernois.

Ceci n’apprit rien à l’officier…

Wilhelmine, ou Thérèse Auvernois, lui raconta ses premières a

Le baron de Naarboveck, seule perso

Le baron s’était montré excellent pour la jeune fille. Il lui avait appris, en outre, qu’elle possédait une belle fortune à l’étranger, qu’il lui faudrait aller la chercher un jour.

…Wilhelmine s’interrompit soudain dans son récit.

— Avez-vous vu ? interrogea-t-elle d’une voix inquiète.

— Il me semble en effet, reco

— Pourvu, grand Dieu, que l’on ne nous épie pas, murmura Thérèse-Wilhelmine.

— Que craignez-vous donc ?

— Vous vous demandez pourquoi mon existence est entourée, depuis ces dernières a

— Oui, bien sûr, dit le lieutenant.

— J’en ai parlé à Naarboveck. J’ai lu des collections de journaux à la Bibliothèque, en cachette, bien sûr. Un nom ne cesse de revenir dans toutes nos affaires…

— Ce nom ?