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Le président, un homme doux et tranquille, haussa les épaules e

— Mon cher procureur, répondit-il, on ne sait pas, on ne peut pas savoir. Il ne faut rien affirmer.

Après un petit instant de silence, le président questio

— D’ailleurs, qui soupço

— Moi ? monsieur le président, perso

Le juge d’instruction Pradier, qui marchait derrière le président pressa un peu l’allure pour se mettre à la hauteur du magistrat.

— Messieurs, messieurs, dit-il d’un ton grave, croyez bien que l’instruction fera tout le nécessaire pour co

C’était là une déclaration péremptoire.

Les deux magistrats s’inclinèrent d’autant plus volontiers que, depuis son arrivée au Tribunal, Fantômas avait trouvé le moyen de s’attirer la sympathie universelle.

Tout en devisant, d’ailleurs, ceux qui accompagnaient Maxime de Tergall à sa dernière demeure venaient de faire le long trajet séparant le château de l’église.

Le cortège, au moment précis où Charles Pradier intervenait entre le procureur général et le président pour i

Or, au moment même où, d’une voix de basse, le curé de la paroisse lançait vers le ciel les paroles traditio

Sur le cercueil, tombant du haut du clocher, crépitant sur le chêne de la bière, une pluie étrange s’abattit. Pluie de diamants, pluie de rubis que l’on vit scintiller dans les rayons de lumière descendant des vitraux.

Et maintenant, oubliant la tragique horreur du moment, poussant des cris que le glas dominait avec peine, les assistants se bousculèrent presque pour ramasser les pierres précieuses. Chacun voulait voir, savoir, chacun voulait toucher les joyaux extraordinaires tombés du ciel. Puis stupeur nouvelle. On avait vu tomber des diamants et des rubis. On ne ramassait que des diamants. Mais non les rubis que l’on avait aperçus. C’étaient des gouttes de sang qui tachaient le sol, qui tachaient le cercueil, qui marquaient de rouge les vêtements noirs de la foule accourue à l’enterrement du marquis de Tergall.

***

Réveillé par les préparatifs d’un desservant et d’un sacristain, Ribonard, qui sommeillait, toujours attaché au battant de sa cloche, dominant ainsi le chœur même de l’église, assistait à toute une mise en scène qui, d’abord, lui parut incompréhensible.

Le prêtre et le sacristain balayèrent avec un soin extrême un espace qu’ils venaient de dégarnir de chaises. Ils étalèrent alors sur le sol de lourdes étoffes noires, semées de larmes d’argent, sur lesquelles bientôt ils disposèrent des chandeliers garnis de longs cierges, puis deux tréteaux, qu’une housse recouvrit.

— Qu’est-ce que c’est que tout ça ? se demandait Ribonard, une messe noire ? Ah, c’est rien farce.

Mais soudain, une grimace s’ébaucha sur le visage de l’apache :

— Une messe noire, oui, roncho

Ribonard ne se trompait pas. Il venait en effet d’être le témoin des dispositions prises pour l’enterrement du marquis de Tergall.



— Ça va bien. Ça va de mieux en mieux. Cet enterrement-là, c’est la certitude que Fantômas ne pourra pas venir me décrocher avant cet après-midi ou même ce soir. Il y aura du monde dans l’église tout le temps d’ici là. Le patron ne pourrait pas opérer.

Ribonard d’abord, s’intéressait à surveiller de son observatoire les manœuvres des gens d’église, mais bientôt il se lassa, et, s’arrangeant au mieux sur les liens qui le maintenaient, se disposa à faire un nouveau somme.

— J’m’en vas toujours roupiller le plus longtemps possible. J’ai grande chance de ne pas déjeuner, tâchons de dormir. Qui dort dîne.

Il était dit que Ribonard se verrait contrarié dans tous ses projets. L’apache n’était pas reparti au pays des songes, qu’il en était brusquement tiré par le bruit fait par un homme gravissant le petit escalier conduisant au plancher inférieur du clocher.

— Crédié, songea Ribonard, qui frisso

Ribonard se trompait. Il était six heures du matin. Si le so

— J’ai de la veine, pensa Ribonard, faut croire que mon habitation, à moi, ne sert qu’aux jours de grande cérémonie ?

Et il se tint coi, évitant de respirer, terrifié à la pensée qu’il pouvait être pris d’une quinte de toux. Finalement, il vit avec satisfaction le so

— De mieux en mieux, songeait Ribonard, maintenant, je pense que me voilà tranquille ?

Tenace dans ses projets, Ribonard ferma les yeux, se rendormit.

Mais alors qu’il était au pays des songes, un grand coup sur le crâne lui rouvrit les yeux.

Il n’eut pas le temps de pousser un nouveau juron. Une formidable sonorité l’assourdit. En même temps, avec une force plus grande encore, on lui assénait un nouveau coup sur la tête.

— Aïe, commença-t-il, au secours.

Un troisième coup, si violent qu’il crut que son cerveau allait éclater, l’étourdit en même temps.

Et alors, tandis que le vacarme grandissait autour de lui, contre lui, au point que ses cris désespérés ne devaient pas s’entendre à un mètre, Ribonard comprit qui l’assommait à moitié, qui produisait ce bruit assourdissant. Dans un brouillard, car ses yeux se congestio

— Il va me fracasser le crâne, nom de Dieu, hurla Ribonard qui, déjà, ne songeait plus qu’avec peine, tant il était étourdi.

Et il râla :

— Au secours, au secours.

Ces appels, perso