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— Hé, hé, soliloquait Fandor, je n’ai plus que La Capitaleà « borgnoter ». Parbleu, j’imagine bien que je n’y trouverai rien de sensatio

À la première page, un titre flamboyait sur deux colo

— Dieu que je suis bête, murmura-t-il et il regardait amusé, se détachant sur le texte du quotidien, les gros caractères gras de ce titre : «  Cherchez la Femme ». Fandor s’était amusé, la veille, par pur dilettantisme, et parce qu’il n’avait rien de mieux à faire, à proposer une explication au vol mystérieux de Saint-Calais, qui, de la paisible petite ville de la Sarthe, commençait à éveiller des échos jusque dans la haute société parisie

«  Cherchez la Femme » avait écrit, en substance, Fandor, qui n’était pas éloigné d’être un adorateur dévot de l’éternel féminin. Cherchez la Femme… la femme qui, certainement, que ce soit du côté du marquis de Tergall, ou surtout du côté de Chambérieux, a dû être mêlée à ces intrigues. »

Et Fandor, avait développé ce thème :

«  Du moment qu’il s’agit d’un vol de bijoux, ce vol a dû être commis pour une femme ou par une femme.

«  Du moment qu’il s’agit d’un vol incompréhensible, ce vol a dû être commis par ce qu’il y a de plus incompréhensible au monde, par l’être énigmatique par excellence, par une femme.

«  Du moment que sont seuls soupço

Et après avoir envisagé toutes les conséquences de ces axiomes, Fandor avait terminé son article par des phrases lapidaires :

«  Le marquis de Tergall est marié, avait précisé Jérôme Fandor ; le bijoutier Chambérieux est célibataire. Nous ne voulons pas supposer que le marquis de Tergall ait une maîtresse, nous serions fort éto

Fandor, toujours couché dans son lit, continuait à rire en lisant son papier :

— Ma foi, murmurait le journaliste, ce que j’ai écrit là dépasse, en crétinisme accumulé, tout ce que j’avais osé écrire jusqu’ici. Je n’ai oublié qu’une seule chose, j’aurais dû mettre le curé hors de cause, en établissant qu’un curé ne peut pas avoir de femme. Hum. Enfin, cela ne fait rien. Si j’étais M. Chambérieux, je prendrais le train aujourd’hui même et je viendrais flanquer une paire de gifles à l’excellent Jérôme Fandor.

Jérôme Fandor s’apprêtait à se rendormir tout tranquillement, lorsqu’il sursauta violemment. On carillo

— Allons, bon, grommela le reporter, voilà encore quelqu’un qui s’imagine que j’ai des habitudes matinales.

Le visiteur devait « se l’imaginer » en effet car il s’était remis à carillo

Pour toute réponse, Fandor se retourna dans son lit.

— On n’a pas idée de ça, maugréait le journaliste, venir me voir à huit heures du matin.

Un troisième coup de so

— Zut, cria le journaliste, rigoureusement décidé à ne pas se lever. On verra bien qui se lassera.

Mais une idée soudain agitait Fandor :

— Si c’était de la part du journal ?

Fandor chassa vite cette supposition :

— Non, du journal on ne viendrait pas me voir à cette heure-ci, on téléphonerait.

Fandor, malheureusement, n’avait pas formulé cette supposition, qu’un nouveau carillon retentissait dans sa chambre.

Il provenait précisément de l’appareil téléphonique placé à la tête de son lit, et cette fois, le journaliste bondit :

— Ah çà, ils ont juré de se do

On continuait de carillo

— Bon Dieu, hurla Fandor, qui, soudain, venait de se décider à quitter sa nonchalante torpeur : Patientez, que diable, je vais vous ouvrir tout de suite. On m’appelle au téléphone.

La so

— Allo ?



C’était une voix inco

— C’est bien à M. Jérôme Fandor, auteur de l’article «  Cherchez la femme » que j’ai l’avantage de parler ?

— À lui-même, répondit Fandor, qui, en même temps grimaça en songeant :

— Voilà le nommé Chambérieux qui rouspète.

Mais ce n’était pas Chambérieux.

— C’est Fantômas qui vous parle, et Fantômas vous ordo

Un déclenchement sonore suivit immédiatement la fin de la phrase.

Le correspondant avait raccroché son téléphone.

— Nom de Dieu, murmura le journaliste. Fantômas ! Fantômas m’ordo

Puis avec son insouciante gaieté habituelle, Fandor soudain éclata de rire :

— Eh bien, il en a un culot, Fantômas, de me réveiller à huit heures du matin pour me flanquer des ordres.

L’éclat de rire de Fandor, toutefois, fut brusquement interrompu.

— Est-ce que vous ouvrez, monsieur ? ou est-ce que vous n’ouvrez pas ? criait à travers la porte de l’appartement, le visiteur qui, quelques minutes auparavant, so

— J’ouvre.

Fandor se trouva en présence d’un petit télégraphiste :

— M. Jérôme Fandor ?

— Lui-même.

— Une dépêche pour vous.

— Do

Il lut.

La dépêche qu’il venait de recevoir était explicite et brève :

«  Fantômas vous ordo

***

Brusquement, une grande colère avait envahi le journaliste.

— Ah, Fantômas m’ordo

Malheureusement, si Fandor se sentait envahi d’une ardeur belliqueuse, il ne savait trop comment agir.

C’était très bien de vouloir relever le défi porté par Fantômas, c’était superbe de vouloir lutter encore une fois contre le Maître de l’Épouvante. Mais c’était difficile.

Fantômas, Jérôme Fandor ne pouvait l’oublier, était en prison, en Belgique. Les tribunaux l’avaient condamné à mort, en raison de l’assassinat du prince Nikita, tué au moment où le bandit usurpait la perso

— Si Fantômas s’est do

Fandor qui aimait les décisions promptes, sauta sur son indicateur de chemin de fer, compulsa le Chaix, puis se frotta les mains :

— Cherchez la femme. Par Dieu, puisque c’est cela qui semble gêner Fantômas, c’est précisément ce que je vais faire. Il y a un train à midi treize. Je m’en vais le prendre. Je serai ce soir au Mans. Je verrai Chambérieux. Je chercherai la femme.