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Hélène expliqua le but de sa venue dans ce quartier lointain. Fleur-de-Rogue devait avoir changé complètement de sentiments, car elle se montrait on ne peut plus aimable pour la fille de Fantômas. Elle ignorait l’adresse de Marie Bernard, mais on voyait qu’elle faisait l’impossible pour trouver une solution à la situation e

— Mais j’ai ton affaire. Seulement, voilà, c’est un peu loin, par exemple, le gosse serait là-bas comme un coq en pâte et nib de pétard à craindre pour lui. Car bien malin serait celui qui viendrait le dénicher dans la tôle à laquelle je pense.

Elle co

Fleur-de-Rogue avait a

— Ne pourrions-nous pas aller à pied ? suggéra Hélène qui brisée par la fatigue du voyage, était prête à faire un dernier effort. Mais Fleur-de-Rogue secouait la tête :

— C’est à dix kilomètres au moins, dit-elle, et je ne sais pas très bien la route.

Les deux jeunes femmes étaient fort perplexes, elles se demandaient comment parvenir au terme de leur voyage. Le chef de gare, brave homme, s’inquiéta de leur sort.

— C’est à Beylonque que vous voulez aller ?

— Non, pas précisément, répliqua Fleur-de-Rogue, mais à côté. Mais si nous étions transportés à Beylonque, le trajet qui nous resterait à faire à pied ne serait plus rien.

— Attendez une minute, fit le chef de gare.

Il revint au bout d’un quart d’heure, l’air triomphant :

— Votre affaire est arrangée, dit-il, il y a le fils Marius, le garçon du forgeron qui, pour une pièce de cinq francs cinquante veut bien vous conduire avec sa carriole.

— Affaire entendue, dit Hélène, toute heureuse.

Quelques instants plus tard, le trio s’installait dans la petite charrette du nommé Marius qui, faisant claquer son fouet, lança son cheval au petit trot.

Le crépuscule tombait lorsqu’on arriva au village de Beylonque dont les toits rouges jetaient une note gaie dans l’uniformité vert sombre des pins touffus.

Le jeune homme une fois payé, fit faire volte-face à son véhicule. Il toucha sa casquette et dit :

— Maintenant, mesdames, je vous souhaite bon voyage. D’après ce que j’ai compris, vous êtes rendues ou tout comme. Moi, j’ai encore près de trois bo

— Quel dommage, murmura Hélène, qu’il n’ai pas pu nous conduire jusqu’au bout.

Elle emboîta le pas à Fleur-de-Rogue qui, délibérément, s’engageait dans la forêt. Les deux femmes marchèrent longtemps, beaucoup plus longtemps qu’elles ne le pensaient, et cette marche forcée était d’autant plus pénible qu’il leur fallait à tour de rôle, porter dans leurs bras le petit Jacques, profondément endormi. Hélène, au fur et à mesure que tombait la nuit, devenait de plus en plus inquiète :

— C’est très long, murmura-t-elle, si nous avions su, nous serions restées coucher au village.

Fleur-de-Rogue, en s’excusant, n’était guère plus rassurante.

— J’ai dû me tromper de chemin, avouait-elle, je ne me reco





Fleur-de-Rogue fit faire à sa compagne quelques contremarches, la faisant rebrousser chemin à plusieurs reprises.

Que signifiaient donc ces hésitations ? Enfin, tout d’un coup, comme l’on apercevait, par une clairière, la masse sombre que faisait une petite maison à la lisière des bois, Fleur-de-Rogue poussa un cri de satisfaction :

— Ah, cette fois, déclara-t-elle, je m’y reco

Hélène était toute surprise, elle ne put s’empêcher de déclarer :

— Eh bien, franchement, Fleur-de-Rogue, tu aurais pu t’en apercevoir plus tôt. Voilà près d’une heure que nous errons aux alentours de cette maison sans que tu aies eu l’air de la remarquer, et c’est maintenant seulement que tu te reco

Hélène, à ce moment, était fort occupée à arranger le manteau du petit Jacques qui s’était défait, c’est pourquoi elle ne vit point le coup d’œil narquois et farouche que lui lança sa compagne. Lorsque Hélène la regarda, le visage de la pierreuse avait repris une physionomie calme et souriante. Les deux femmes s’approchèrent de la maison.

— Tante Gertrude, cria à deux ou trois reprises la pierreuse qui, se penchant à l’oreille d’Hélène, lui recommanda avec précipitation :

— Ne fais pas de blague, dit-elle, la vieille ne me co

— C’est entendu, fit Hélène, je ne gafferai pas.

Fleur-de-Rogue cependant, s’époumonait en vain à crier. Nul ne répondait à ses appels, aucun bruit ne se percevait à l’extérieur comme à l’intérieur de la maison, une masure sinistre, délabrée, qui paraissait inhabitée.

— Faut croire, grommela Fleur-de-Rogue, qu’il y aura eu un malentendu, la vieille est peut-être absente.

Très délibérément et comme quelqu’un qui en a l’habitude, Fleur-de-Rogue fouilla dans son corsage et en retira un long trousseau de rossignols et des passe-partout.

— Que comptes-tu faire ? demanda Hélène.

— Parbleu, grommela la maîtresse du Bedeau, je m’en vais ouvrir la lourde, pour que nous puissions entrer dans la tôle. Penses-tu pas que nous allons plumer dehors, par le temps qu’il fait ? C’est qu’on gèle dans ce patelin-là.

Et, de fait, la nuit menaçait d’être froide, une sorte de brume épaisse s’abattait lentement sur la forêt enviro

— Nous avons l’air de cambrioleuses, dit Hélène.

Mais Fleur-de-Rogue haussa les épaules :

— Et puis, après, qu’est-ce que cela peut fiche ? répliqua la maîtresse du Bedeau.

La fille de Fantômas réprima un sourire et n’insista plus. En effet, son objection était déplacée, sa compagne en avait vu et fait bien d’autres. Fleur-de-Rogue, après avoir rapidement inventorié du regard la pièce dans laquelle elles se trouvaient fit craquer une allumette, do

En ouvrant un coffre placé non loin de l’âtre, Fleur-de-Rogue y découvrit un morceau de pain bis et quelques bouteilles de vin :