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— Ne grogne pas, mon petit Jacques, puisque je t’emmène.

— Nous serons peut-être un peu longtemps. Un quart d’heure et on revient.

Fandor, demeuré seul, dans le logis de Blanche Perrier, profita de la disparition momentanée de cette dernière, pour sortir de son chariot, et pour se délier un peu les jambes. Le journaliste paraissait fort content. Il se frotta vigoureusement les mains, ce qui était chez lui le signe d’une vive satisfaction.

Cependant, lorsque Fandor avait appris par les journaux l’arrestation de la famille Granjeard, très sérieusement soupço

Fandor s’était fait un devoir d’aider de ses conseils et de distraire, par sa présence, la pauvre Blanche Perrier, qui, depuis la révélation de la mort de Didier, était plongée dans un état de prostration tel que l’on avait pu craindre un moment pour sa raison. Fandor avait remonté la malheureuse de son mieux, et celle-ci, d’ailleurs, s’était bien laissé persuader que si désormais, le malheur s’était abattu sur elle, elle devait néanmoins songer à l’avenir, dans l’intérêt de son enfant. Les soins constants à do

Fandor était seul déjà depuis quelques instants, lorsqu’il entendit un bruit de pas lourds et hésitants dans l’escalier. Le journaliste prêta l’oreille et, pour savoir quels étaient les gens qui montaient, il alla, sur la pointe des pieds, regarder par la porte entrouverte, le journaliste recula aussitôt. Son visage avait changé d’expression, un pli lui barrait le front.

— Qu’est-ce que c’est que ces gens-là ? grommela-t-il, en s’installant prestement sur son chariot.

À peine avait-il repris son attitude de mendiant-infirme qu’un coup sec était frappé à la porte, puis, comme celle-ci était entrebâillée, quelqu’un la poussait, dans la première pièce du petit logement, s’introduisit un individu, puis un second, puis un troisième. Fandor, dissimulé dans l’angle de la pièce du fond les regardait venir :

— Sapristi, se dit-il, voilà du sale monde, ou je ne m’y co

Soudain, le faux mendiant se mordit la lèvre :

— Bougre, pensa-t-il, ça va mal tourner tout à l’heure.

Fandor, en effet, venait de reco

— Pourvu, pensa Fandor, que cet animal de Léon ne me reco

Machinalement, et sous prétexte de se gratter, il embrouilla son épaisse perruque de cheveux mal soignés.

Les policiers, en apercevant cet être accroupi sur le sol, et dont le sommet de la tête était au niveau du haut de la table, s’étaient arrêtés un instant, ne s’attendant guère, semblait-il, à le trouver là.

Léon l’interrogeait poliment d’ailleurs :

— Pardon, monsieur, fit-il, en touchant du doigt son chapeau, ne sommes-nous pas ici chez M me Blanche Perrier ?





— Possible, qu’est-ce que vous lui voulez ?

— Nous avons à lui parler.

— Eh bien, m’est avis qu’il vous faudra repasser. Elle est sortie.

— Sera-t-elle longtemps ? insista Léon.

— Je n’en sais rien.

— Vous devriez le savoir, vous êtes chez elle.

— Vous y êtes bien vous-même.

Pour la forme, l’inspecteur de police jeta un rapide coup d’œil dans les divers recoins du modeste logement, comme pour s’assurer que la perso

— Allons-nous-en, nous reviendrons.

— Ouf, pensa Fandor, nous l’échappons belle.

Les policiers s’étaient à peine éloignés que le journaliste se jetait sur leurs traces. Il écouta ce que disait Léon à ses hommes pendant qu’ils descendaient l’escalier :

— Vous allez rester dans le couloir de la maison au rez-de-chaussée. Moi, je vais jusqu’au bout de l’impasse. Cette Blanche Perrier que le juge d’instruction nous a chargés d’arrêter ne doit pas être loin. Dès que je la verrai, je do

Fandor n’en entendait pas plus, mais il était suffisamment édifié :

— Bon sang de bon Dieu, jura-t-il, ça y est. Encore une gaffe de plus. Voilà que Mourier s’en mêle et que cet animal de juge d’instruction s’engage sur une mauvaise piste. Arrêter Blanche Perrier, pourquoi faire ? Pauvre petite, je ne lui do

***

Blanche Perrier, bien avant le moment où les trois policiers s’étaient introduits dans l’immeuble qu’elle habitait, avait quitté l’impasse Urbain, et, tenant le petit Jacques par la main, s’était rendue rue de la Chapelle où elle méditait d’effectuer ses emplettes. Soudain, comme elle passait sur le trottoir, elle entendit prononcer son nom. La jeune femme se retourna, ne vit perso

Blanche était à ce moment-là sur le bord du trottoir et dépassait sans y faire attention une voiture automobile arrêtée à proximité. La jeune femme, éto

La voiture ralentit. Portière claquée. Le mystérieux individu qui venait de l’enlever devait être descendu. La voiture reprit son allure, Blanche Perrier faillit s’évanouir. Elle était seule dans ce véhicule qui l’emmenait elle ne savait où, et une atroce douleur lui étreignait le cœur : on lui avait arraché son petit Jacques. Qu’était devenu l’enfant ?

Trois heures durant, la voiture continua de rouler toujours plus vite, et do