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La physionomie de M me Granjeard était si terrible que l’auxiliaire la calma d’une promesse et courut chercher la gardie

Les deux pierreuses, auxquelles cette attitude énergique et farouche imposait malgré tout, cessèrent de plaisanter leur compagne. Elles murmuraient :

— C’est qu’elle ferait comme elle l’a dit, ma chère ! elle nous sauterait à la gorge, c’est qu’il faut se méfier avec une femme pareille, paraît qu’elle a déjà zigouillé son fils.

La gardie

— Vous, déclara-t-elle, je vais d’abord vous’ séparer et puisque vous ne savez pas vous conduire, on va vous dresser. Quant à la femme Granjeard, qu’elle vie

La veuve du marchand de fer obéit, précéda la gardie

— Vous serez tranquille, ici, dit-elle, vous aurez pour compagne une prévenue comme vous. Elle est accusée de meurtre et de crime, mais elle se tient tranquille et puis d’ailleurs, comme elle n’est pas bien portante, on la garde toute la journée à l’infirmerie.

— Quel monde, quel milieu, soupira M me Granjeard, qui cependant poussa un soupir de satisfaction à l’idée d’être débarrassée de ses effroyables voisines. Mais cette solitude ne fut que de courte durée. Quelques instants après, la femme qui devait partager avec elle la cellule y était introduite : son séjour à l’infirmerie était terminé et, de la conversation s’achevant entre la nouvelle venue et la gardie

Les deux femmes, quelques instants, se regardèrent en silence et M me Granjeard, ne pouvait s’imaginer qu’elle avait affaire à une criminelle, tant l’apparence de la priso

— Je suis i

Mais ce récit et ce nom avaient éveillé dans l’esprit d’Hélène toute une série de souvenirs.

— Granjeard, répéta-t-elle machinalement, comme si elle pensait tout haut, Didier Granjeard. Votre fils, avait, m’avez-vous dit, une maîtresse, celle-ci ne s’appelait-elle pas Blanche Perrier ?

— Si.

Mais, à ce moment, la porte de la cellule s’ouvrit et la conversation fut interrompue. On venait prendre M me Granjeard, demandée au greffe :

— Le juge d’instruction vous demande. Vous allez vous rendre au palais. Attendez ici, la voiture vous conduira, à moins que vous ne sollicitiez l’autorisation d’être conduite, avec deux agents, dans un fiacre.

— Peu m’importe, répliqua M me Granjeard, dont le cœur battait à rompre, car désormais, elle le sentait, les minutes étaient comptées jusqu’à sa comparution devant le magistrat qui allait décider de son sort.

***

M. Mourier, juge d’instruction, venait d’achever un premier interrogatoire relatif à l’affaire mystérieuse dont le procureur général l’avait chargé.





M. Mourier était l’homme qui passait son temps à courir après les coups de théâtre et qui n’était jamais si content que lorsque de beaux aveux ou de belles accusations spontanées se produisaient dans son cabinet, au moment où l’on s’y attendait le moins.

Le magistrat, pour éviter aux prévenus la présence d’un défenseur pendant l’instruction, se gardait donc bien d’inculper d’avance les gens qu’il avait formellement l’intention d’arrêter à un moment do

M. Mourier interrogeait au hasard et à sa fantaisie les témoins ou les prévenus et c’est ainsi que la première perso

La malheureuse femme, depuis quarante-huit heures qu’elle avait appris la mort de son amant, avait traversé les émotions les plus diverses. Si d’obligeants voisins ne l’avaient retenue, lorsqu’elle avait reçu la fatale nouvelle, elle se serait certainement jetée par la fenêtre. Mais, empêchée de do

— Ah, Monsieur, s’était écriée la jeune femme, je vous en conjure, faites l’impossible pour retrouver les meurtriers de mon pauvre Didier.

Blanche descendait lentement l’escalier qui, du cabinet du juge d’instruction mène à la sortie du palais de Justice, lorsqu’un homme s’approcha d’elle et murmura :

— Blanche Perrier, vous êtes bien Madame Blanche Perrier ?

— Oui, Monsieur.

C’était un homme d’une quarantaine d’a

— Je suis inspecteur de la Sûreté, Madame, dit-il, et j’ai un renseignement à vous do

— Ma foi non.

— Ce testament vous rendra riche, très riche.

— Je ne comprends pas.

— C’est pourtant clair. D’ailleurs, je vous en ai assez dit pour le moment.

L’homme disparut. Blanche essaya de le rejoindre. En vain.

Ne fallait-il pas mettre le juge au courant ?

— Non, se dit Blanche, ce n’est pas la peine d’embrouiller les choses.

Puis, elle poussa un soupir en se disant :

— D’ailleurs, tous ces gens-là me font peur.

Pendant ce temps-là, une scène dramatique se déroulait dans le cabinet de M. Mourier. Le magistrat avait reçu en même temps les deux fils Granjeard et leur mère. Tout de suite, il était entré dans le vif du sujet, en disant aux prévenus :