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— Vous, vous, Fantômas.

— Écoute, c’est pour toi ce que j’ai fait. Je te dois des explications, je te les promets, tu sauras tout et tu me pardo

Des lèvres blanches de Teddy, un seul mot siffla :

— Jamais.

— Tu m’aimeras, répéta-t-il… tu m’aimeras, Hélène… quand tu sauras… quand tu sauras… et tu sauras bientôt… demain… dans deux jours, peut-être… Maintenant, il faut que je me cache, il faut que je disparaisse, on me suit, on me poursuit… adieu… au revoir.

Teddy, ou plutôt Hélène, demeura immobile, écroulée sur le sol, tandis que Fantômas s’enfuyait à grands pas.

***

Il faisait un temps clair.

Dans le ciel pur, le soleil allumait la féerie de ses rayons scintillants, des oiseaux chantaient. La brise avait des douceurs de caresse, des griseries de parfums. Teddy bientôt se releva.

Mais ce n’était plus à Fantômas, à ce père qui l’aimait et qu’elle ne pouvait aimer que Teddy songeait.

— Fandor, où est Fandor ? murmurait la jeune fille, ah, sur mon âme, je le retrouverai, je le sauverai.

29 – MONSIEUR JUVE, INGÉNIEUR

Exténué, Juve ne s’en rendait pas moins à Durban.

Le policier avait assisté à l’assassinat de Hans Elders par Fantômas.

Qui était Elders ? Quels étaient les liens qui l’unissaient au Maître du Crime ? Juve se réservait de faire toute la lumière à ce sujet dans la suite de son enquête.

Mais le policier se préoccupait surtout de retrouver son cher Fandor.

Comme Juve pénétrait dans l’intérieur de la ville, son attention fut attirée par le grand concours de population qui s’empressait autour des soldats.

Juve, instinctivement, se mêla aux rangs de la foule hurlante, et habile comme perso

Que signifiait ce déploiement de force armée ?

À chaque instants les soldats devaient, à coups de crosse appliqués sur les tibias et les épaules, faire reculer les curieux.

— En prison ! À mort ! criait-on.

Les militaires encadraient un priso

— Cela vous en do

— Oui, dit le sergent, ils sont bien embêtants, mais malgré tout, on les comprend, on les approuve.

— Ah ?

— Oui, fit le sergent, il n’y a pas comme ces étrangers pour savoir faire les mauvais coups.

Soudain, par suite d’un léger désordre dans les rangs des soldats, provoqué par les remous de la foule, Juve aperçut le visage du priso

L’homme que la force armée défendait contre la foule n’était autre que Jérôme Fandor.

Réprimant son émotion, Juve revint auprès du sergent et le questio

— Mais qu’a-t-il fait, cet homme ? pourquoi l’emmène-t-on en prison ?

— Ah, c’est bien simple, expliqua le sous-officier, c’est lui, qui, voici quinze jours à peine, après avoir volé l’argent du noir Jupiter – vous savez bien, le grand champion de boxe –, l’a fait prendre pour l’assassin d’une vieille femme et a ameuté la foule contre lui. À la tête d’une bande d’énergumènes arrêtés depuis longtemps d’ailleurs, cet étranger a tué le noir, en plein théâtre, avec un raffinement de férocité inouïe.

— Et que va-t-on faire maintenant ?

Le sergent sourit :

— Oh, son affaire est claire, nous le conduisons à la prison… Dans deux ou trois jours il sera transféré à la Prison centrale de Pietermaritzburg, puis il sera jugé par la Cour suprême.

— Et condamné sans doute ?

— Sûrement condamné, et condamné à mort. Les populations sont très montées et les magistrats se montreront sévères, car il faut un exemple. De tous côtés on n’entend parler que de crimes, d’assassinats, de vols. Depuis qu’une bande d’étrangers rôde dans notre voisinage, le pays est complètement bouleversé.

***





— Monsieur…

— Monsieur ?

— Je voudrais parler, monsieur, à l’ingénieur en chef ?

— À quel ingénieur en chef, monsieur ? Il y en a plusieurs.

— Alors, monsieur, au chef des ingénieurs en chef.

— Il n’y en a pas, monsieur, chaque ingénieur en chef est chef suprême de son service.

— Celui que je désire voir est l’ingénieur en chef de la traction.

— Alors, monsieur, il faut vous adresser au deuxième étage, couloir B, 27e bureau.

— Je vous remercie, monsieur…

— Il n’y a pas de quoi, monsieur…

Cette conversation avait lieu entre un visiteur et un employé du Great Central Railway, la plus importante des compagnies de chemins de fer desservant le Natal, au siège de cette Société, à Pietermaritzburg, dans un grand bâtiment où étaient aménagés les bureaux.

Le visiteur, suivant ponctuellement les instructions qui lui étaient do

Il frappa à un guichet :

— M. l’ingénieur en chef de la traction ?

— M. Mullerstone, déclara l’employé, c’est ici, en effet.

— Bien, monsieur, puis-je le voir ?

— Non, monsieur, il est absent.

— Pour longtemps ?

— On ne sait jamais, monsieur, mais il est probable que M. l’Ingénieur en chef ne reprendra pas son service avant quelques jours, car on le dit souffrant.

— Je croyais, dit le visiteur, que M. Mullerstone devait se rendre demain à Durban, pour faire une inspection du dépôt des locomotives ?

L’employé, intrigué de voir son interlocuteur si au courant des services intérieurs de la Compagnie, prit un air aimable pour répondre.

Sans doute ce perso

— Vous savez bien, monsieur, que les instructions ne seront pas changées pour cela, les visites des ingénieurs ne sont jamais décommandées, même lorsque ces messieurs ne les font pas. Cela tient le perso

— Je voudrais en acquérir la certitude, savoir exactement ce que fera M. l’inspecteur en chef ?

— Cela, monsieur, fit-il, je ne puis vous le dire, et je ne vois guère qu’un moyen pour vous renseigner. Si vous avez un titre ou une qualité qui vous autorise à vous présenter au domicile de M. l’ingénieur, faites-le donc, on pourra vous y renseigner mieux que perso

Quelques instants après, le visiteur qui s’était procuré l’adresse du haut fonctio

M. Mullerstone habitait dans la partie la plus élégante de la ville, une jolie propriété entourée d’un jardin.

Le visiteur so

Le médecin sortait de la maison, et M. Mullerstone, selon le domestique, en avait encore pour une bo

Le visiteur se retira aussitôt, se fit conduire à la gare et prit le premier train en partance pour Durban.

***

Le lendemain matin, une animation exceptio

Sa visite allait avoir, en effet, des conséquences intéressantes pour les employés de la Compagnie, car M. l’ingénieur en chef devait attribuer, à l’issue de sa visite, les notes trimestrielles du perso