Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 35 из 68

Traqué par ceux qu’il trompait, Fantômas, alors uniquement co

Les circonstances devaient décider autrement :

Gurn, devenu ensuite Fantômas, n’était co

Certes Fantômas, sans nouvelles de l’Afrique pendant dix ans, n’aurait pas dû s’éto

Et dans les plaines immenses de l’Afrique du Sud, dans ces contrées infestées d’assassins, dans ces contrées insalubres, dans ces contrées où, tous les jours, des hommes tombent sous la dent des fauves ou la sagaie d’un Cafre, frappé par la balle d’un e

Mais Fantômas, l’homme à qui tout avait réussi jusqu’alors, qui, des pires périls, avait su sortir indemne, qui, au milieu de dangers, s’était sauvé par des ruses fantastiques, ne pouvait admettre qu’une telle épreuve s’abattît sur lui.

La rage s’était emparée de lui. Laetitia disait-elle vrai, ou alors, résistant à Fantômas, refusait-elle d’indiquer au bandit ce qu’était devenue la fille de Gurn, l’ho

— Veux-tu répondre ?

— Je ne sais rien.

— Veux-tu me dire quel est l’enfant qui porte le signe qui me permettra de reco

— Il n’y en a pas.

— Veux-tu me dire ce que tu as vu de la disparition d’Hélène ?

— Je n’ai rien vu. Un jour elle était là, dans la ferme, et le soir, elle n’y était plus à mon retour.

— Tu n’as rien vu.

Et il eut cette phrase étrange :

— Tes yeux ne te servent donc à rien, Laetitia ?

— Fantômas, ce n’est pas de ma faute.

— Eh bien, en ce cas, puisque tu ne sais pas te servir de tes yeux, je vais t’en priver.

D’un bond, Laetitia s’échappa à l’étreinte du bandit qui, jusqu’à cette minute, l’avait maintenue de force devant lui, sous son regard.

— Que dis-tu ?

— Que je vais me venger.

Fantômas, sans même se presser, et comme certain d’avance que Laetitia ne pouvait lui opposer la moindre résistance, s’avança vers la vieille femme. Il l’empoigna par le bras et, d’une seule poussée, brutalement, farouchement, il la jeta à terre :

Laetitia tomba à genoux devant lui, qui hurlait :

— Pitié, grâce. Je te dis, maître, que je ne sais pas.

Mais lui, tout à sa colère, tout à sa vengeance, ne semblait pas avoir conscience même des paroles de la vieille femme.

— Une dernière fois je t’offre la vie. Dis-moi où est ma fille ?

— Je ne sais pas.

— Nous verrons si tu t’obstineras.

Tout en parlant, il venait de tirer de sa poche un petit revolver dont il approchait le canon du visage de la vieille femme.

— Parle, ou je te brûle un œil.

— Grâce.

— Tu l’auras voulu, dit-il.

Fantômas fit feu…

L’arme dont il venait de tirer un coup était chargée de cartouches à blanc, et la poudre en s’enflammant, en sortant, en jet brûlant, du canon approché de l’œil de Laetitia, venait bien de crever un œil à la malheureuse.

Laetitia, cependant qu’un jet de sang l’inondait et tandis que sa face torturée en un rictus d’effroyable douleur, devenait d’une blancheur de cire, hurla, en s’écroulant :





— Monstre, puisque je te dis que je ne sais pas ce qu’est devenue ta fille.

Près de Laetitia, écroulée sur le sol, Fantômas se jeta à genoux :

— Ah ! hurla-t-il, tu te moques encore de moi ? Il ne sera pas dit que Fantômas n’arrivera pas à rompre la volonté d’une vieille femme comme toi.

Le revolver se rapprochait encore une fois du visage de Laetitia.

— Regarde bien, dit Fantômas, regarde-moi bien, car bientôt…

Il y eut dans la pièce une seconde détonation.

***

Jupiter était trempé.

Lorsque, quelque temps après l’explosion du rocher qui l’enfermait dans la presqu’île, rompant toute communication entre cette presqu’île et le rivage, Jupiter était arrivé à comprendre qu’il n’était pas tout à fait mort, puisqu’il avait très peur.

— Moi être priso

Par bonheur, Jupiter savait nager. Après s’être approché avec précaution de l’extrémité de son îlot, Jupiter songeait qu’il lui était assez facile, somme toute, de se jeter à l’eau et de gagner la rive où les soldats, bien persuadés qu’ils étaient d’avoir irrévocablement emmuré le fugitif, ne veillaient pas avec beaucoup de soin.

La mer était calme, ce fut un jeu pour Jupiter que de s’évader. Par exemple, à peine avait-il reprit pied sur le sol ferme qu’il se prit à grelotter. Jupiter qui ne réfléchissait jamais longuement avant de prendre une décision s’était en effet jeté à l’eau tout habillé. Or, il soufflait un petit vent froid assez vif et le brave noir, dans ses habits trempés, frisso

— Un petit temps de course, songea-t-il, me réchauffera.

Jupiter avait tant couru la nuit précédente qu’il ne pouvait évidemment s’effrayer d’avoir encore à courir quelques instants.

Le bon noir précipita sa marche, tout en sifflant et en chanto

«  O, Miefje, jy es toch so lief en jy is toch so soet » (Oh ! Manon, tu es si gentille et tu es si douce aussi…)

C’est que Jupiter était d’excellente humeur.

Ne tenait-il pas, en effet, dans sa main droite le portefeuille si mystérieusement découvert et dans lequel il avait eu la joie de retrouver les cent billets de mille francs qui lui avaient été volés quelque temps auparavant ?

— Mme Laetitia, songeait Jupiter, va en être stupéfaite.

Et à cette pensée Jupiter marcha encore un peu plus vite…

Le noir, en effet, à peine sorti de sa presqu’île, avait décidé, avec la spontanéité qui est particulière à ceux de sa race, d’aller mettre tous ses amis et co

La vieille Laetitia était pour lui une intime, car Laetitia bien souvent lui avait rendu service, c’était chez elle qu’il irait montrer d’abord le portefeuille retrouvé.

Hélas, le brave Jupiter ne s’attendait pas à l’horrible spectacle qu’il devait trouver à la ferme !

À peine avait-il ouvert la porte de la grande salle que son portefeuille lui échappa des mains, cependant que, hurlant de frayeur, il s’élançait vers un coin de la pièce…

Là, gisait, demi-morte, râlante, le corps agité de soubresauts convulsifs, la vieille Laetitia.

Jupiter, fou de terreur, se pencha sur elle, criant :

— Mais qu’est-ce que li a ? qu’est-ce que li a ?

Le noir fit tant de vacarme que bientôt des bâtiments de la ferme où des domestiques habitaient, d’une ferme voisine même, on accourut.

Jupiter, entendant que l’on venait, se releva et, naturellement chercha des yeux sur le sol le portefeuille qu’il avait laissé choir dans son premier moment de stupéfaction…

Or ce portefeuille que Jupiter avait parfaitement vu rouler contre la muraille n’était plus là. Il avait disparu. Il s’était évanoui.

Quand Jupiter était entré, il avait tiré sur lui la porte, il en était certain et pourtant, cette porte était ouverte, grande ouverte maintenant.

Le pauvre Jupiter toutefois, avait à peine le temps d’éclater en sanglots et de commencer à se lamenter, que les événements, encore une fois se précipitèrent.