Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 78 из 79

— J’avais une peur horrible que tu commettes une imprudence, que tu tentes un coup de force parce que cet enfant qu’on m’a

— Pourquoi ne pas l’avoir dit dans ton billet ?

— Pour que tu te ronges les sangs doublement ?

— Je ne crois pas qu’il soit possible de se tourmenter davantage que je ne l’ai fait, soupira-t-il en appuyant ses lèvres dans les beaux cheveux encore humides mais qui avaient retrouvé leur chaude couleur blond vénitien.

La suite des jours s’était révélée paisible pour la future mère dans la maison de Déborah et de Samuel dont elle ne sut jamais le nom. C’était une maison rectangulaire dans sa partie principale, terminée par une terrasse dont Lisa n’avait pas l’accès mais entourée d’un jardin, fermé il est vrai par de hauts murs qui ne permettaient pas de voir au-delà, mais elle devait être située dans des collines : cela se sentait à l’air plus doux et plus frais. Un grand figuier centenaire étendait ses branches sur une partie du jardin et Lisa vécut sa captivité à l’ombre de ses feuilles épaisses. Déborah la soignait attentivement. La chance voulut qu’elle soit sage-femme et, en outre, toute femme enceinte est quasi sacrée pour une Juive.

Enfin il y eut le jour récent, où l’on vint dire à la priso

Dans la nuit, un homme qu’elle ne co

— Celle-là s’appelait Halima et n’était pas sage-femme, soupira Lisa, mais elle n’eut pas besoin de co

— L’âne et ton accoutrement, c’est elle ?

— Bien sûr. Pourtant je ne suis pas restée longtemps chez elle. Dès le matin, des troubles éclataient et les hommes quittèrent la maison. Alors, elle vint me dire que ma présence devenait trop dangereuse et qu’elle préférait me laisser partir parce qu’elle ne voulait pas qu’on me trouve chez elle. Il fallait que je pre

— Qu’il la bénisse ! s’exclama Aldo. J’aurais bien voulu te voir sur ton âne. Tu devais ressembler à la Sainte Vierge lors de la fuite en Égypte…





— Voilà que tu blasphèmes maintenant ? fit Lisa avec sévérité. Il n’y pas de quoi rire. La Sainte Vierge devait avoir encore plus peur que moi à cause des soldats d’Hérode et son chemin était plus long. Il est vrai qu’elle avait son époux et que moi j’étais malade de crainte que tu ne soies déjà reparti…

— Sans toi ? Tu es folle, Lisa ! J’étais venu te chercher et aucune force humaine ne m’aurait fait partir. La route n’a pas été trop dure ?

— Elle m’a paru interminable ! Grâce à Halima, j’avais de quoi boire et de quoi manger mais il y avait tous ces gens que je rencontrais, ceux qui fuyaient et ceux qui allaient au combat. Je me suis cachée dix fois au moins… Et j’ai marché une partie de la nuit.

— Tu savais comment manier un âne ?

— J’en ai eu un quand j’étais petite et je l’adorais. Après j’ai eu des chevaux mais je l’ai toujours regretté.

— Tu n’as pas fait de mauvaises rencontres ? Perso

— Des mauvaises rencontres, non. Je te l’ai dit : Je me cachais quand j’avais un doute. Quant à parler, je faisais signe que j’étais sourde et muette… Mais j’étais contente d’arriver…

La voix de la jeune femme se fêla imperceptiblement et Aldo resserra son étreinte autour des douces épaules.

— Tu es en sûreté à présent, mon ange, et je te jure que plus perso

— Je te crois, pourtant il va falloir que tu me laisses seule un moment.

— Pour quoi faire ? On n’est pas bien là, tous les deux ?

— Si, mais il va falloir que tu me cherches de quoi m’habiller. Je ne peux pas vivre drapée dans un peignoir de bain en tissu éponge.

— Je vais m’en occuper mais d’abord je vais demander qu’on rapporte tes bagages. Sachant que je devais revenir ici pour te récupérer, je les avais confiés à la direction de l’hôtel. Sauf tes bijoux que Tante Amélie a remportés.

— Ça, c’est une bo

— À cause de ton tour de taille ?

— Pas seulement. Tu n’as pas remarqué que j’ai grossi ? Mon régime de ces derniers temps était fait de pois chiches écrasés dans l’huile, de figues, de dattes, de fromages de chèvre et de pâtisseries dégoulinantes de miel et bourrées d’amandes ou de pistaches. J’adorais d’ailleurs mais ça n’a jamais fait maigrir perso

— Tu devrais, pourtant, mais regarde bien ! Tu n’imagines pas à quel point tu peux être appétissante avec tes rondeurs.

Et, pour mieux la convaincre, Aldo do

Lorsque, fidèles aux prévisions du capitaine Harding, Adalbert et Mac Intyre reparurent vers la fin de l’après-midi, ils apprirent du portier que le prince Morosini était absent mais qu’il les invitait à dîner le soir-même. Ils furent un peu éto