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Ensuite ce fut le long voyage jusqu’à Bombay mais pour Aldo et Lisa, enfermés dans leur compartiment sous la garde vigilante d’Amu, il parut éto

— Tu crois qu’ils vont me reco

— C’est toi surtout qui risque de ne pas les reco

— Pas toi ?

— Si, admit Lisa en se lovant dans les bras de son mari. Moi aussi. Il fallait bien do

ÉPILOGUE

Pour une fois la communication téléphonique entre Paris et Venise était éto

— Cela s’est passé au château de Grosbois, près de Paris, où la princesse de la Tour d’Auvergne, née Wagram, do

— Elle a surtout réussi à racheter une paire de pendants d’oreilles en diamants ayant appartenu à l’impératrice Joséphine, précisa Morosini à qui perso

— En effet et je lui avais demandé, discrètement bien sûr, de ne pas les porter ce soir-là mais de les laisser dans sa chambre, pas trop bien cachés, en ajoutant que j’allais m’en servir pour tendre un piège à notre ami. Ce que la Princesse a eu la grâce d’accepter.

— Vous preniez un gros risque. Le bonhomme est habile, nous en savons tous les deux quelque chose…

— Sans doute, mais je ne suis pas complètement stupide ; j’étais persuadé que Napoléon VI ne résisterait pas à l’attrait de pièces aussi exceptio

— Est-ce qu’elle n’était pas en train de chanter ?

— Vous pensez bien que les coups de sifflet ont fait quelque bruit. Tout le monde s’est précipité dehors…

— Bravo ! Mais ne me faites pas languir, commissaire ! Me direz-vous enfin qui il était ?

— Oui. Martin Walker. Il s’appelait en réalité Boris Kouliakoff et était le petit-fils de la Berechkoffskaïa. Je ne vous cache pas que je m’en doutais parce que j’avais fait la relation entre quelques petits faits, sa longue absence du journal pour un reportage en Asie et le vol du collier du maharadjah de Patiala. Que d’ailleurs nous avons retrouvé chez lui avec pas mal d’autres choses. Il s’était constitué un vrai trésor…

— Vous dites « était » ? Il est mort ?



— Tout à fait. Masha lance le couteau encore mieux que ses frères. Je l’ai laissée en liberté surveillée car en tuant Walker elle a sauvé la vie de mes hommes. Elle devra répondre devant la Justice mais elle s’en tirera avec un sursis. J’ajoute qu’elle est tellement heureuse d’avoir pu abattre l’assassin de son frère qu’elle serait allée à l’échafaud en chantant… Une femme extraordinaire ! Allô… Allô ! Je ne vous entends plus !

— Je suis toujours là pourtant mais, je vous l’avoue, je suis un peu triste. J’aimais bien ce garçon, qui n’a pas hésité à prendre des risques pour me tirer des pattes d’Agalar.

— Moi aussi, figurez-vous, je l’aimais bien. Si encore il s’était contenté de voler, mais c’était aussi un assassin sans scrupules et…

Le téléphone, fatigué sans doute d’une aussi longue perfection, se mit à crachoter et à émettre des bruits qui ressemblaient à des borborygmes. Au bout d’un moment Aldo raccrocha et se laissa aller dans son fauteuil en cherchant machinalement une de ces cigarettes si propices à la rêverie. La fin tragique de l’histoire lui laissait dans la bouche un goût amer. Les hommes décidément l’éto

— Tu rêves ? fit la voix amusée de Lisa qu’il n’avait pas entendue entrer. Tiens, la poste vient d’apporter ce paquet pour toi. Il vient de Paris.

C’était un assez gros paquet, de la taille d’une boîte à chaussures, enveloppé de papier fort et de ficelle solide. Aldo prit sur son bureau – un superbe « mazarin » signé Charles Boulle – un stylet vénitien, trancha les liens et défit le papier. Il s’agissait en effet d’une boîte à chaussures – de chez Weston s’il vous plaît ! – qui contenait un autre paquet plus petit servant de protection à un autre, puis un autre encore à la manière des poupées russes.

— C’est une blague ? fit Morosini dont le bureau était à présent couvert de cartons et de papiers. Sûrement une bo

Au fond de tous ces emballages, il venait de découvrir une petite boîte en bois blanc liée d’une solide ficelle rouge fixée par des sceaux de cire rouge.

— Mon Dieu ! Mais qu’est-ce que cela peut être ? fit Lisa qui suivait ce déballage avec intérêt. À propos, je te signale que si ça vient d’Adalbert il a pris un pseudonyme. Il s’agit d’un certain Gallois.

Mais Aldo ne l’écoutait pas. Il venait d’ouvrir la caissette et se laissait retomber dans son fauteuil :

— Oh non ! gémit-il, accablé.

Merveilleusement ronde et pure, coquette et ravissante sous son petit chapeau de diamants, la « Régente » semblait lui sourire, couchée voluptueusement sur son lit de velours noir.

Saint-Mandé, juin 2001

POUR CEUX QUI VEULENT EN SAVOIR PLUS...

Disparue en Russie pendant la révolution d’Octobre, la « Régente », que l’on appelle aussi « Perle Napoléon », a refait surface à Genève, chez Christie, dans les a

Quant au maharadjah d’Alwar, il a été détrôné en 1933 à la suite d’un acte particulièrement odieux qui dressa contre lui son peuple ainsi que les Anglais : à la suite d’un match de polo où il avait particulièrement mal joué, il en rendit responsable son poney, l’arrosa d’essence et y mit le feu.

Ayant choisi Paris comme lieu d’exil, il y vécut avec vingt-cinq serviteurs, ne se nourrissant guère que de porto et de cognac, rejeté par la haute société française comme par celle d’Angleterre. Ce que d’ailleurs il ne comprenait pas. Ainsi il piqua une terrible colère pour n’avoir pas été invité au couro