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— Qu’est-ce que c’est que ça ? s’exclama-t-il en découvrant l’ouverture pratiquée dans la vitre. Aurions-nous été cambriolés ? Rien n’a l’air de manquer pourtant…

— Non. Au contraire, on nous a apporté quelque chose.

Et Vidal-Pellicorne retraça pour son fidèle serviteur ce qui s’était passé au moment où lui-même et Morosini se préparaient à se coucher. À mesure qu’il parlait, le visage de Théobald prenait les couleurs d’un vif mécontentement.

— Voilà où nous en sommes, conclut son maître. Morosini a disparu et tout porte à croire qu’il a été enlevé. Sinon pire !

Théobald alors explosa :

— Et moi, qu’est-ce que je faisais pendant ce temps-là ? Je dormais là-haut dans ma chambre et Monsieur n’a même pas eu l’idée de so

Il ne manquait plus que ça : il allait falloir consoler Théobald.

— Ne dis pas de sottises ! émit Adalbert d’un ton las. Tu sais très bien quelle confiance j’ai en toi, mais les choses se sont passées très vite et nous n’avons pensé ni l’un ni l’autre à t’appeler. Pour quoi faire d’ailleurs ? Sans compter que tu travailles dur et que tu as besoin d’un minimum de repos !

— Voilà que j’ai besoin de repos maintenant ? Suis-je un vieillard cacochyme ? Suis-je un frêle adolescent ou un malade convalescent ? En outre Monsieur oublie que si j’étais incapable d’assurer son service pour une raison ou pour une autre, il y a toujours Romuald, mon jumeau toujours prêt à me remplacer. Et grâce à Dieu je suis solide.

— Je n’oublie rien ! hurla soudain Adalbert. Mais pour l’instant mets un peu de côté ta susceptibilité pour ne penser qu’à la catastrophe qui nous arrive : je te répète que Morosini a disparu et que l’on peut tout craindre de cet Agalar ! Vu ?

— C’est vrai, admit Théobald qui baissa aussitôt pavillon. Je vous fais mes excuses ! Mais M. Adalbert sait que j’ai horreur de le voir courir une aventure sans moi…

— Je sais, mon vieux, je sais ! Je te demande pardon moi aussi, mais maintenant tu devrais bien aller me faire du café ; beaucoup de café !

— Monsieur ne préfère pas dormir un peu ? Il a une mine affreuse.

— Dormir ? J’en suis bien incapable ! Je ne pourrais même pas tenir dans mon lit !

— Alors que Monsieur aille se rafraîchir et se changer ! Je vais finir de préparer un solide petit-déjeuner.

Un moment plus tard, douché, rasé et enveloppé dans sa robe de chambre, Adalbert s’installa devant un vrai breakfast à l’anglaise. Il n’avait pas faim et la chaise vide de l’autre côté de la table lui do

— Monsieur ne croit pas qu’il faudrait appeler la police ?

— Je ne sais pas. Hier l’homme a dit qu’il allait tuer la comtesse si la police était prévenue…

Théobald secoua la tête en couvrant son maître d’un regard apitoyé, et en se demandant avec angoisse si cette belle intelligence n’était pas en train de se dissoudre dans le chagrin. Avec une douceur bien inhabituelle chez lui, il suggéra :

— Si j’ai bien compris Monsieur, non seulement cette dame n’est pas morte, mais elle dormait tranquillement dans son lit, peut-être sous l’effet d’une drogue et sans la moindre trace de sévices tandis que le prince Aldo a disparu. Donc le contrat me semble caduc et ne serait-il pas temps d’en toucher un mot au commissaire Langlois ?…

— Tu as sans doute raison, pourtant je voudrais attendre encore un peu. Presque aussi bien que moi tu sais par quelles aventures nous sommes passés, Morosini et moi. Il y a eu des cas où une intervention prématurée de la police aurait causé de graves dégâts. Do

Il n’ajouta pas qu’il espérait avoir dans la journée des nouvelles de Martin qui certainement, à cette heure, devait avoir commencé son enquête. Malheureusement la matinée s’écoula sans ramener Aldo et sans que le journaliste do

Incapable de rester là plus longtemps à se ronger les sangs, il tendait la main vers le téléphone quand on so





— Commissaire ! Je suis si heureux de votre visite ! C’est le bon Dieu qui vous envoie…

— Cela m’éto

— Le n… ? Qu’est-ce que ça veut dire ? dit Adalbert choqué par l’appellation vulgaire.

— Que je viens l’arrêter. Fouillez partout, vous deux ! Et sans oublier les chambres et l’escalier de service…

Les deux séides s’éclipsèrent et l’appartement retentit bientôt des protestations indignées de Théobald. Cependant Adalbert reprenait esprits :

— L’arrêter ? Et pourquoi, s’il vous plaît ?

— Il a assassiné cette nuit la comtesse Tania Abrasimoff qui selon toute probabilité était sa maîtresse. Et mieux vaudrait pour lui qu’il n’oppose pas de résistance.

— Il en serait bien incapable ! Selon toutes probabilités, pour employer votre expression, Morosini été enlevé cette nuit et peut-être est-il déjà mort !

— N’essayez pas d’inventer n’importe quoi pour protéger votre ami. Les preuves sont contre lui.

— Les preuves ? Vous me la baillez belle ! Et quelles preuves, s’il vous plaît ?

— Une lettre que l’on a trouvée dans la main de la morte et aussi deux témoignages. La bo

— C’est impossible ! fit Adalbert catégorique. La bo

— Qu’est-ce que vous me racontez là ? Une histoire de fous pour protéger votre ami ? Cela ne lui servira à rien.

— Faites-moi crédit de quelque intelligence s’il vous plaît ! Comme jusqu’à présent je vous en faisais crédit. Je viens de vous le dire, Morosini a disparu depuis la nuit dernière et donc vous ne le trouverez pas. En revanche, si vous vouliez bien prendre la peine de m’entendre, vous pourriez trouver matière à réflexion…

— D’accord ! Allons dans votre cabinet…

— Patron, fit l’un des deux inspecteurs qui resurgissait à cet instant, voulez-vous venir voir ?

Il conduisit le commissaire dans la chambre d’Aldo et lui montra le trou du carreau :

— Qu’est-ce que c’est, à votre avis ?

— Un trou fait avec un diamant, vous devriez le savoir !

— Oui, mais qui l’a fait et pourquoi ?

— Ça aussi je peux l’expliquer, émit doucement Adalbert. C’est l’œuvre d’un bien étrange cambrioleur qui s’est introduit ici non pas pour voler mais pour apporter quelque chose…

— Quoi ?

— Deux bracelets de rubis !

Il y eut un silence. Langlois considéra une minute cet homme échevelé qui puait le tabac dont le visage tiré parlait de nuit sans sommeil mais surtout d’angoisse. Avec un soupir, il ôta chapeau, son manteau et les jeta sur un coffre ancien.