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— Il ne s’en satisfera pas, assura Marie-Angéline. C’est l’ensemble des cinq pierres qui est doué de pouvoirs magiques.

— Je le sais aussi bien que vous ! s’emporta soudain Morosini. Mais que puis-je faire de plus ? Si vous avez une idée, do

Le jardin d’hiver n’ayant pas de porte, il ne put la claquer. Plan-Crépin n’en mesura pas moins sa déception à la mesure de sa colère et suivit sa sortie d’un regard où la stupeur se mêlait à l’offense. Il était déjà loin qu’elle restait encore figée sur place, incapable d’émettre un son. Mme de Sommières ironisa :

— Où est votre sens de la psychologie, Plan-Crépin ? Vous qui aimez tant l’histoire, vous devriez parcourir celle de Venise : elle vous apprendrait que chez les Morosini on a l’oreille plutôt chatouilleuse !

— Mais il ne m’a jamais parlé sur ce ton, gémit-elle, près de pleurer.

— Cela veut dire qu’il y a un commencement à tout !

Après une brève visite chez Vidal-Pellicorne pour savoir quand il avait quitté les lieux, Aldo alla rendre sa voiture à la maison de location puis, avisant un fleuriste dans le voisinage, acheta un bouquet d’œillets roses et de mimosa fraîchement débarqués de la Côte d’Azur et revint l’offrir à sa victime avec ses excuses. Du coup, celle-ci en pleura. Pour la consoler, il l’embrassa mais elle sanglota de plus belle en balbutiant qu’il ne fallait pas…

— Il ne fallait pas quoi ? émit la marquise, agacée. Vous offrir des fleurs ou vous embrasser ?

— Le… le baiser suffisait ! Ce joli bouquet va se faner tout seul puisque nous partons après-demain… En outre, cela fait double emploi. Dans… dans le langage des fleurs, l’œillet signifie « je vous envoie des baisers » !

— La prochaine fois, il vous apportera des cactus !

Le surlendemain au soir, on s’embarquait en gare d’Austerlitz à destination de Biarritz. Aldo s’était accordé le temps d’une visite chez le joaillier Chaumet puis, dans la journée même, il avait vainement tenté de rencontrer le commissaire Langlois, momentanément absent de Paris ainsi que le lui expliqua l’inspecteur Lecoq qu’il dérangeait visiblement :

— Que lui vouliez-vous ?

— Savoir s’il avait des nouvelles de New York.

— Pourquoi ? Il devrait en avoir ?

— Si vous ne le savez pas, ce n’est pas à moi de vous en parler. Cela dit, ajouta-t-il sans laisser le jeune policier placer une parole, je venais informer M. Langlois de mon départ pour Biarritz.

— Vous y restez longtemps ?

— Je n’en ai pas la moindre idée. Je vous salue, inspecteur !

Le feu arrière rouge du train venait juste de disparaître dans la brume du soir quand Alcide Truchon, de l’agence « L’œil écoute », se précipita au buffet de la gare d’Austerlitz, commanda un sandwich, un café et un numéro de téléphone qu’il attendit sagement en mangeant l’un et en buvant l’autre, qu’il fit suivre d’une seconde ration, accompagnée cette fois d’un verre de calvados. Au bout d’un moment, enfin, il eut la communication. Il entendit une voix d’homme légèrement enrouée :

— Alors, où en êtes-vous ?



— À la gare d’Austerlitz. Il vient de monter dans le sleeping pour Biarritz avec la vieille marquise et sa secrétaire. Je voudrais savoir si j’y vais aussi ?

— C’est peut-être un peu tard pour le demander, non ?

— Je m’en tiens à vos consignes… et le train suivant est à sept heures quinze. De plus vous m’avez dit…

— Je sais ce que je vous ai dit ! Inutile de vous déplacer. Rentrez chez vous et attendez des instructions en cas de besoin.

— Vous êtes satisfait ?

— Je ne suis pas mécontent.

Et sur cette litote on raccrocha. Alcide Truchon en fit autant avec un soupir de soulagement. Il avait beau aimer son métier et y être apprécié, il arrivait toujours une période où l’on éprouvait la nécessité de prendre du repos. Ce soir c’était le cas : ce diable d’homme l’avait mis sur les genoux… Il paya ses consommations et s’en alla chercher un taxi en anticipant le bain de pieds au sel de mer où il ne tarderait pas à tremper ses extrémités douloureuses…

En dépit de l’atmosphère pesante dans laquelle ils vivaient depuis le mariage, les trois voyageurs la sentirent s’alléger en arrivant à destination. Sous le beau soleil qui caressait les grandes vagues vertes de l’océan, c’était un bonheur de découvrir le foiso

Il y avait à peine un siècle qu’un certain nombre d’aristocrates espagnols, empêchés de se rendre aux bains de San Sébastian par la révolte carliste qui allumait une ceinture de feu sur la côte basque espagnole, avaient passé la frontière pour venir s’installer dans ce qui n’était alors qu’un village de chasseurs de baleines implanté dans un paysage plein de charme. Parmi eux, il y avait Mme de Montijo, comtesse de Teba, et sa toute jeune fille Eugenia dont la beauté s’affirmait de jour en jour. Devenue plus tard impératrice des Français par son mariage avec Napoléon III, Eugénie ne devait pas oublier la plage de son adolescence et, l’a

Après la chute de l’empire et surtout la disparition de son fils, l’impératrice vendit la villa à une banque qui en fit un hôtel. D’autres ensuite avaient été construits sur le site, amenant des têtes couro

Indépendamment du fait qu’elle comptait de la famille et quelques amis dans les environs, Mme de Sommières y était venue à plusieurs reprises, avec son époux d’abord, puis plus tard. Elle avait toujours apprécié le décor magnifique et le confort de ce qui était devenu l’hôtel du Palais, reconstruit à l’identique après l’incendie qui en 1903 avait ravagé l’ancie

Ayant pris possession de ses quartiers, Aldo se mit en quête d’Adalbert. Il le trouva occupe à se faire dorer au soleil sur la terrasse d’où l’on découvrait la mer depuis la pointe Saint-Martin où s’érigeait le phare jusqu’au Rocher de la Vierge, le site le plus célèbre de la ville fréquenté par les amoureux en face des vagues déferlantes, minuscule îlot relié à la pointe par une passerelle métallique due à Gustave Eiffel et dominé par la statue mariale, au pied de laquelle venaient soupirer les joueurs décavés sortis du proche casino Bellevue. Entre l’hôtel du Palais et le rocher, les vagues de l’Atlantique venaient mourir sur la grande plage où le soleil déjà chaud attirait ceux qui n’allaient pas tarder à s’y plonger car la sacro-sainte heure du bain approchait.

La terrasse aussi se remplissait mais Adalbert, les yeux protégés par un panama, n’avait pas l’air de s’en apercevoir et pas davantage de l’arrivée de son ami. C’était tout simple : il dormait, ainsi qu’Aldo put s’en apercevoir en soulevant ledit chapeau. Ce qui le réveilla :