Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 5 из 77



Elle n’avait rien contre l’Amérique en général et même elle y comptait des amis, mais ayant vécu auprès d’Aldo quelques a

Lisa était trop fine pour ne pas deviner une mise en garde sous le ton d’affectueuse plaisanterie. Au beau milieu de la soirée, elle avait effectué l’entrée « sensatio

— Ne me prive plus jamais de toi, Lisa ! avait-il supplié avant de lui permettre de s’endormir. J’en souffre trop !… Et ce ne sont pas les nourrices qui manquent dans ton Helvétie natale ! Sans compter les vaches !

Tout était donc rentré dans l’ordre. N’empêche que Lisa ne pouvait se défendre d’une vague prévention envers tout ce qui émanait des États-Unis. Même s’il y avait un fameux bout de chemin entre le Texas et la 5e Avenue !

De son côté, Aldo s’interrogeait. C’était la première fois que sa femme émettait une quelconque objection à l’un de ses voyages, et d’autant plus surprenante qu’elle n’ignorait pas l’importance des joyaux qui allaient se vendre le surlendemain à l’hôtel des ventes de la rue Drouot. Habitué de la maison, il avait reçu une invitation en bo

Pas plus qu’il n’avait aimé son attitude lorsqu’il était revenu d’Égypte. L’habituelle magie qui les jetait dans les bras l’un de l’autre à chaque retour d’Aldo n’avait pas fonctio

— J’aurais aimé être là ! s’était-elle contentée de soupirer, ce qui avait fait bondir Aldo.

— Qu’est-ce qui t’en empêchait dès l’instant où tu étais rassurée sur le sort de Grand-Mère ? avait riposté Aldo.

— Rien, évidemment, si ce n’est que je n’étais pas certaine que ma présence soit tellement utile !

— Avec Tante Amélie et Plan-Crépin ? C’est de la mauvaise foi, mon cœur… et tu le sais parfaitement !

Cela n’était pas allé plus loin mais, à présent, et au moment de boucler ses valises pour Paris, le mince incident revenait à la mémoire d’Aldo, l’incitant à prendre quelques précautions. Aussi s’empressa-t-il de rejoindre Lisa dans sa chambre.

— Ils sont encore là pour combien de temps, les cousins ?

— Deux ou trois jours, pas plus…

— Puisque tu as si peur de me voir filer au bout du monde, viens donc me rejoindre à Paris. L’atmosphère de la rue Alfred-de-Vigny te décontractera et il ne tient qu’à toi de prendre place dans mon « gang » comme tu dis ! Sans parler de moi, Tante Amélie et son fidèle bedeau en seraient ravis ! Sans compter ton couturier préféré !

— Mais… les enfants ?



— Ah, non ! Ne recommence pas ! J’estime qu’entourés de Trudi, Mademoiselle – une nouvelle acquisition pour commencer l’éducation des jumeaux ! –, de Guy, d’Angelo, de Zaccharia, de Livia, de Fulvie, de Zian et des autres on ne pourrait nous accuser de les abando

Lisa n’avait pu s’empêcher de rire et était venue d’elle-même se blottir dans les bras de son mari.

— On verra ça !… C’est toi qui as raison, bien sûr ! Mais c’est comme un fait exprès : depuis que nous sommes mariés, nous avons été moins souvent ensemble que quand j’étais ta secrétaire ! Par ma faute autant que par la tie

— Peut-être mais les retrouvailles sont tellement délicieuses, non ? fit-il en l’embrassant dans le cou.

Après quoi, il y eut un assez long silence peuplé de soupirs qu’Aldo jugea bon de préserver en allant fermer la porte à clef…

Quand Lisa se leva pour aller se recoiffer, elle considéra d’un œil sévère les joyaux disposés devant le grand miroir.

— Je déteste l’idée de me rendre à ce bal sans toi !

— Menteuse ! Mon absence va faire le bonheur de tes nombreux admirateurs qui vont s’agglutiner autour de toi comme des frelons autour d’une fleur ! Ce que, moi, je déteste ! Cela t’évitera une scène de ménage au retour !

Lisa se mit à rire.

— Toi, je ne sais pas, mais moi, je les aime assez, nos scènes de ménage. Elles finissent plutôt bien !

— Tu n’as que trop raison ! grogna Aldo. Je pourrais peut-être envisager de te flanquer une raclée la prochaine fois ?… Ou alors te faire un enfant de plus ?

L’écho de hurlements partis du rez-de-chaussée évita à la jeune femme de se lancer dans une controverse.

— Pour l’instant, tu vois, je crois qu’on a fait le plein ! Va prendre ton train et embrasse la famille pour moi ! J’irai peut-être te rejoindre après tout… Ne fût-ce que pour voir ce que Marie-Angéline va faire de ton Américain.

— Voilà comme j’aime t’entendre parler !… Femme, je suis fier de toi !

Ce qu’on allait faire de l’Américain d’Aldo, c’était exactement la question qu’au même moment ladite Marie-Angéline du Plan-Crépin, noble famille remontant aux croisades, ce que la dernière descendante ne laissait jamais oublier, posait à la marquise de Sommières – Tante Amélie pour la tribu Morosini ! – avec laquelle elle cousinait et remplissait brillamment les fonctions multiples de lectrice, demoiselle de compagnie, garde du corps, âme damnée et service de renseignements, la provenance de ceux-ci trouvant le plus souvent leur source à la messe de 6 heures à l’église Saint-Augustin où Plan-Crépin s’était constitué une sorte d’agence occulte lui permettant de se tenir au courant de ce qui se passait non seulement dans le quartier Monceau, mais dans une bo