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— En ai-je vraiment dit du mal ? Étant do

— Vous l’êtes ! Buvons à sa santé !

Ce qui fut fait, debout et avec une sole

— Je ne comprends pas pourquoi la police s’obstine à voir dans Berthier le meurtrier de ce Dumaine. Et ce que je comprends encore moins, ce sont les autopsies que l’on traite ici avec désinvolture ! Dans le cas Dumaine, l’heure est essentielle puisque notre aubergiste a vu arriver Berthier !

— Vous savez, Chinon n’est pas une ville comme les autres. Elle est tellement chargée d’Histoire ! -j’entends celle avec un H majuscule – que l’on s’efforce d’en conserver l’atmosphère… ou plutôt la magie, en la préservant autant que possible des réalités par trop vulgaires que sont les meurtres crapuleux. Cela attire la presse, les curieux, cette ingérence brutale de la vie moderne. Chez nous, ceux qui parcourent nos vieilles rues sont d’une tout autre qualité. La ville, où bien peu de choses ont changé, vit agenouillée dans l’ombre de la ruine formidable d’un château qui l’était plus encore à l’époque où les Plantagenêts le hantaient après l’avoir agrandi. Il a entendu les querelles d’Henri II d’Angleterre contre Beckett, les conspirations de ses fils : le Cœur de Lion dont il avait mis la fiancée dans son lit, le Sans Terre qui le caressait dans le sens du poil pour devenir le plus aimé, le mieux apanagé. Il a retenti des fureurs de leur mère Aliénor, l’Aigle des deux royaumes, qu’Henri tenait en prison en Angleterre mais faisait parfois venir pour en tirer une soumission qu’elle ne lui accorda jamais. La tour du Coudray conserve sur ses murs ce qu’y ont écrit les Templiers incarcérés par Philippe le Bel, à commencer par le Grand Maître, Jacques de Molay, et les plus hauts dignitaires qui n’en sortirent que pour le bûcher de l’île aux Juifs à Paris… Puis après tant d’ombres, de colère et de haine, Chinon a vu venir la fille de lumière, Jea

— Certes, Chinon est une ville différente, reprit Adalbert. J’ai lu quelque part qu’on la disait fondée par Caïn, que son nom d’origine était Caynon. Elle posséderait un écho éto

— Pourquoi ce cri-là et pas un autre ? se passio

— Je n’ai jamais dit que ça ne marchait pas avec un autre mais celui-là est resté dans les mémoires parce que la forêt voisine était un site important du druidisme. Je me demande même, professeur, si je n’ai pas appris cela à l’un de vos cours.

— Oh, c’est possible ! Je vous ai raconté une telle flopée d’anecdotes, qui me venaient parfois spontanément, fit celui-ci avec un geste désinvolte avant de retourner à son sujet : De toute façon, l’histoire de cette ville que j’adore ne s’arrête pas à Jea

— Bien sûr, il y a eu l’illustre Rabelais ! Et son manoir de La Devinière n’est pas loin…

— Sans doute mais, entre-temps, il y eut quelqu’un d’autre et, après l’ange, le démon : César Borgia !

— Il est venu ici ? s’écria Morosini.

— Vous l’ignoriez ?

— Mon Dieu, oui ! Je savais qu’il était venu en France pour apporter à Louis XII l’a





— … où il faisait effectuer alors d’importants travaux. D’où Chinon. Et le souvenir de l’arrivée de Borgia est resté gravé dans l’esprit des bo

— Où logeait-il ? demanda Aldo.

— Au début, dans la tour du Coudray… que Jea

Morosini tressaillit mais ce fut Adalbert qui, plus rapide que lui, s’éto

— Comment le savez-vous ?

— Mais parce que je l’y ai vue ! Allons, ne me regardez pas comme ça de ces yeux effarés ! Dirait-on pas que j’avance là une nouvelle incroyable ?

— Mais elle est incroyable ! répliqua Aldo. Puis-je vous demander quand était-ce ?

— Oh !… Il y a deux ou trois ans ! Au hasard d’une promenade dans la forêt voisine j’avais lié co