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— C’est là que tu vas pouvoir apprécier pleinement la chance que tu as de m’avoir comme associé. Je suis outillé !

Avec un large sourire, il sortit de son portefeuille deux documents qu’à leur bande tricolore Aldo reco

— Voilà ! C’est d’une simplicité évangélique ! On appartient à la confrérie, nous aussi. Et on cherche notre copain… ce qui est la stricte vérité !

— Je savais que tu en avais une, fit Aldo en évitant de justesse un pochard à la recherche de son centre de gravité. Mais d’où sors-tu l’autre ?

— Mais c’est la tie

En dépit de ses soucis, Aldo ne put s’empêcher de rire.

— C’est pas vrai ! Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer ! Ainsi je redeviens…

— Michel Morlière de  L’Excelsior et, moi, je suis Lucien Lombard de  L’Intransigeant. Nous constituons ainsi un bel exemple de solidarité professio

— Pour quoi faire ?

— Tu me passes le volant !

— Ma façon de conduire ne te convient pas ?

— Normalement, si ! Mais ton élégante et princière nonchalance n’a rien de commun avec le style de la presse qui, par définition, est pressée ! Donc à moi de jouer ! Je vais te montrer !

Et la Talbot redémarra sur les chapeaux de roue… en émettant un grondement de protestation.

Deuxième partie

LES FANTÔMES DE CHINON

5

Un curieux perso

Construit à l’écart de Chinon sur le coteau dominant la Vie

Un détail qui n’avait pas échappé à Adalbert, fervent lecteur du  Guide Michelin et attentif aux petites étoiles que celui-ci dispensait parcimonieusement. Et l’auberge en avait décroché une. Comme, en outre, la maison disposait de quelques chambres, rustiques mais confortables, ce fut non sans un plaisir secret qu’après une manière de course à l’abîme dans laquelle son passager avait pensé périr cent fois, il stoppa la voiture devant « l’hostellerie » aux environs de midi et demi.





— Voilà ! soupira-t-il avec satisfaction. Nous sommes sur place. Alors d’abord s’enquérir si l’on peut nous loger, puis nous sustenter et enfin tâcher de se faire bien voir du patron… Toi, je ne sais pas, mais moi je me sens une faim de loup, ajouta-t-il en ôtant ses gants sous l’œil tout de même un peu surpris d’Aldo.

— Dis-moi, demanda le rescapé, tu n’aurais pas un peu perdu de vue ce qui nous amène dans cet endroit ? Charmant au demeurant, mais nous allons peut-être découvrir un véritable drame.

— Raison de plus pour l’aborder en pleine forme !

Un quart d’heure plus tard, nantis chacun d’une chambre claire et fleurant bon le linge frais où ils ne s’attardèrent que le temps de se laver les mains et de se do

Le patron arriva avec le café. Sous la toque blanche qui lui mettait la tête à mi-chemin des pieds, c’était un petit homme rond de partout : le visage, le nez, les yeux, la bedaine tendant sans un faux pli le tablier blanc immaculé. S’il n’avait arboré une imposante moustache griso

— Ces messieurs sont-ils satisfaits ? demanda-t-il en disposant sur la table trois verres ballon qu’il emplit aussitôt avec le contenu à peine doré de la bouteille qu’il serrait sous son bras.

— Tout à fait ! fit Aldo. C’était remarquable ! Je n’avais pas vraiment faim mais je me suis régalé… au point d’avoir un brin sommeil !

— Goûtez mon eau-de-vie de poire ! Elle vous réveillera… à moins que vous ne préfériez une petite sieste ?

— Je ne dirais pas non, répondit Adalbert après avoir « tasté », mais on n’est pas ici pour dormir, hélas ! On verra ce soir !… Votre poire est géniale ! J’en reprendrais volontiers une lichette. C’est vous qui la faites ?

— Non. C’est le frère de Mme Maréchal. Il met toutes sortes de fruits en to

— On en avait déjà entendu parler par un ami, reprit Aldo. Un ami qui d’ailleurs devrait être ici…

— Ah bon ? C’est un client habituel ?

— Habituel, non… Il est venu deux ou trois fois au château au temps de ce pauvre Van Tilden qui, chose rare, lui accordait de bo

— Il s’appelle comment ?

— Berthier, Michel Berthier… du  Figaro. Vous avez dû le voir ces jours-ci ?

La bo

— Le journaliste ? émit-il à voix presque basse. C’est l’un de vos amis ?

— Oui, répondit Adalbert. C’est un confrère… et même assez souvent un concurrent !

— Vous êtes de la presse, vous aussi ?

— Exact ! Moi, je suis Lucien Lombard de  L’Intran et mon copain c’est Morlière de  L’Excelsior… On ne serait pas venus si la femme de Berthier ne nous avait appelés parce qu’elle est inquiète. Il paraît que son mari avait déniché un scoop dans le coin. Évidemment, il ne lui a pas expliqué de quoi il retournait, mais il devait partir pour deux jours. Or ça en fait quatre et il ne lui a plus do