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Elle remercia le Boiteux, l'assura qu'il n'avait plus à craindre la corde, désormais, et qu'elle le prenait sous sa protection.

— Essayez de guérir. Ensuite, vous serez libre...

Mais il la rappela comme elle allait quitter la chambre.

-— Si vous êtes contente de moi, dame, faites mieux encore. Prenez-moi à votre service. Sur la mémoire de ma pauvre mère, je vous serai fidèle. Et puis, quand vous aurez retrouvé le capitaine la F... je veux dire votre époux, je vous servirai tous les deux !

Elle lui sourit, émue de cette fidélité fruste envers un homme qui, cependant, l'avait abando

— Soit ! dit-elle enfin, quand vous serez guéri, allez à Montsalvy, entre Aurillac et Rodez. Je vous do

Le blessé montra tant de joie qu'en quittant la chambre, la jeune femme emporta l'impression que sa promesse allait faire davantage pour la guérison du Boiteux que les drogues de Gauthier.

Dans le couloir, elle trouva Vandenesse qui faisait les cent pas. Il accourut vers elle dès qu'il l'aperçut :

— Vous êtes restée longtemps, fit-il d'un ton acerbe qui la fit sourire car il do

J'espère qu'à présent la justice va pouvoir suivre son cours.

— La justice ? Quelle justice ? La vôtre, baron ? je n'y crois guère.

J'ai appris de cet homme tout ce que j'en espérais, et plus encore. Je lui ai une vraie reco

Sous une brusque poussée de bile, Vandenesse verdit.

— Ce qui veut dire ?

— Que je vous interdis d'y toucher et qu'en cas de... d'accident, vous auriez à en répondre non seulement devant moi mais devant le duc Philippe auquel, grâce à lui, je vais peut-être rendre un grand service.

Enfin, depuis une demi-heure, il fait partie de ma maison et, si Dieu lui accorde guérison, ce que j'espère, il ne quittera Châteauvillain que pour rejoindre Montsalvy.

Le baron éclata d'un rire qui évoquait tout ce que l'on voulait sauf la gaieté.

— À Montsalvy ? chez vous ?... Le loup dans la bergerie autant dire ! Le beau serviteur que vous aurez là ! Et votre époux...

— Mon époux co



A présent, souffrez que je vous do

— Vous partez ? Où allez-vous ?

Catherine serra ses mains l'une contre l'autre dans le geste qui lui était familier lorsqu'elle souhaitait se maîtriser. Elle mourait d'envie d'envoyer au diable cet obsédant bonhomme auquel, dans son for intérieur, elle reprochait de n'avoir pas su dégager Châteauvillain assiégé. Il l'avait préservé, évidemment, et c'était déjà quelque chose mais avec un peu plus d'énergie et les forces dont il disposait, il aurait peut- être pu obtenir un meilleur résultat. Cependant, comme il était assez bien en cour alors qu'elle-même ignorait à quelles couleurs elle était habillée dans les souvenirs du duc Philippe, son ancien amant, ce n'était peut-être pas le moment de s'attirer une recrudescence d'inimitié.

Pardo

— Une mission ? Vous auriez des secrets ?...

— Justement : ils ne sont pas miens !

— En ce cas... et quelle que soit cette mission, vous aurez besoin d'aide. Le pays est loin d'être sûr. Il reste des garnisons anglaises, des routiers. Je ne poserai pas de questions mais je vais avec vous !

La jeune femme se sentit rougir jusqu'à la racine de ses blonds cheveux. Au Diable l'importun ! Sa fatuité lui interdisait-elle de comprendre qu'elle en avait assez de lui, de sa présence, de ses regards appuyés, de ses galanteries sournoises ? Elle allait peut-être se laisser aller à la colère et dire des choses désagréables lorsque Gauthier, qui était demeuré en arrière pour do

— N'est-il pas un peu tôt, messire, pour abando

— S'il devait revenir, il n'aurait pas brûlé ses canto

Le long visage de l'écuyer s'orna d'un sourire beaucoup trop amène pour être sincère cependant que son sourcil gauche, naturellement plus haut que l'autre, remontait encore d'un bon doigt, lui composant une figure parfaitement hypocrite.

En ce cas, nous aurions mauvaise grâce à refuser, fît-il d'une voix si onctueuse que ce fut au tour de Catherine de relever légèrement les sourcils. Je crois être l'interprète de dame Catherine en affirmant que nous serions extrêmement heureux de voyager sous votre protection puisque nous allons prendre la même direction. Celle du nord, n'est-ce pas ? Mais... serez-vous prêt à partir après-demain ? Le délai vous paraîtra peut-être un peu court pour remettre en marche une compagnie aussi importante que la vôtre ?

— Nullement, mon ami, nullement... affirma le baron d'un air protecteur. Je serai prêt car je vais dès à présent veiller à faire plier bagages...

— Avez-vous perdu l'esprit ? chuchota Catherine indignée dès que le baron, calmé et ravi, eut disparu à l'angle du couloir. Me faire voyager avec ce pompeux imbécile que je ne peux souffrir ? Et pourquoi donc après-demain alors que nous savons, vous et moi...

— Parce que cette nuit même nous aurons quitté le château ! fit Gauthier paisiblement. Pour peu que dame Ermengarde veuille bien jouer au baron la comédie que je lui indiquerai, nous aurons une bo

Catherine regarda son écuyer avec une surprise où entraient une nuance d'admiration et une autre d'agacement. Il était temps qu'elle redevie

— Au fait pourquoi tenez-vous tant que cela à ce que nous refusions l'escorte du baron ? Que sa compagnie m'irrite est une chose mais une autre est qu'il a parfaitement raison quand il dit que la région n'est pas encore très sûre.

— Raison de plus pour continuer à garder Châteauvillain ! Et puis, si vous voulez le fond de ma pensée, dame Catherine - et je ne serais pas autrement surpris que ce soit aussi le fond de la vôtre, je n'ai pas une confiance illimitée dans le sire de Vandenesse. C'est peut-être à cause de vous mais j'ai souvent eu l'impression qu'il souhaitait voir le siège