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— Pourquoi avez-vous fait cela, gémit-elle entre ses sanglots.

Votre vie est devant vous, la mie

D'un même mouvement ils vinrent s'agenouiller près d'elle, chacun d'un côté.

— Que vous nous laissiez faire ! Que vous nous rendiez votre confiance ! C'est à nous de réparer, autant qu'il sera possible, le mal que nous vous avons fait sans le vouloir. Vous venez de le dire, vous n'êtes plus vous-même, vous souffrez...

— Je me fais horreur !

Il n'y a aucune raison. Vous êtes une victime. Croyez-vous que nous, nous ne souffrions pas, nous à cause de qui vous avez enduré ce martyre, cette abomination ? Alors laissez-nous vous délivrer en vous délivrant nous-mêmes. Le jour où vous serez redevenue notre belle dame, le jour où dans votre maison retrouvée vous aurez reconquis votre bonheur, oubliant les mauvais jours, alors seulement nous saurons que nous pouvons avoir l'âme en paix... Jus- que-là nous ne serons que des gardiens fautifs, des serviteurs qui ont failli à leur mission...

Le lendemain matin, devant la porte de l'auberge où le patron, les pieds dans la neige, les regardait partir avec un visible soulagement, Gauthier aida Catherine à se mettre en selle puis, sans qu'aucun accord eût été conclu à ce sujet, prit la tête de la petite troupe qui continua à remonter vers le nord.

Comme il l'avait prévu, en arrivant à Metz, on trouva abondance d'informations concernant la fausse Pucelle qui avait été l'événement de l'été précédent. Elle était arrivée sur la fin du mois de mai à la Grange aux Hornes en compagnie de deux ou trois hommes d'armes et s'y était établie pour attendre l'arrivée de « ses frères » qu'elle avait envoyé chercher et qui habitaient la région. Ils étaient accourus et cela avait do

— J'aurais bien juré qu'ils la reco

— Un seul ? Vous oubliez les frères ? J'ajoute qu'il y a là quelque chose de troublant, d'inquiétant... encore qu'il puisse s'agir d'une reco

— Peut-être, mais je croirais plutôt que les frères en question ne sont peut-être pas non plus les véritables mais des complices dûment stylés avec lesquels il aura été facile de s'entendre à l'avance.

Souvenez- vous de ce qu'a dit le curé de Domrémy : la famille d'Arc habite une île à Orléans et elle y est pratiquement entretenue par les gens de la ville. Or, la prétendue Jeha



— En tout cas, il faut croire que la ressemblance est grande entre Jeha

— Il y a des ressemblances éto

— Certainement pas ! Jeha

En effet, l'espoir de rejoindre la « Pucelle » à Metz s'était évanoui. Les gens de la ville étaient fort prolixes sur l'événement miraculeux de leur été mais ne pouvaient dire au juste où l'héroïne se trouvait présentement. Tout ce que l'on savait, c'était qu'elle avait été conduite à Arlon, chez la duchesse de Luxembourg qu'elle tenait essentiellement à voir, qu'elle y avait reçu le meilleur accueil, qu'on l'avait revue deux mois plus tard, casquée et cuirassée, brandissant un étendard qui était l'exacte réplique de l'original et qu'enfin, après une courte visite, elle était repartie en Luxembourg avec la bruyante troupe de seigneurs qui lui faisaient escorte...

La nouvelle avait de quoi surprendre, même quelqu'un d'aussi persuadé que Catherine que l'on avait affaire à une imposture. La duchesse de Luxembourg était la tante par alliance de Philippe le Bon, lequel avait de grandes chances d'être son héritier car elle était sans enfant. Elle était aussi la cousine du fameux général bourguignon Jean de Luxembourg, sire de Beaurevoir, qui avait livré Jeha

— Il n'y a rien à comprendre, conclut Gauthier philosophe, cela ressemble de plus en plus à une histoire de fous...

Pourtant, cette ville de Metz qui se révélait si décevante pour Catherine allait tout de même lui offrir une bo

D'ailleurs, Montsalvy avait posé à peu près les mêmes questions que Chazay, reçu les mêmes réponses puis, sans daigner do

Il n'y avait rien d'autre à faire que suivre le même chemin. Et l'on se remit en route, abando

Bientôt, ce fut la forêt, âpre, épaisse, l'Arde