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Aussi, en rentrant de son expédition, Catherine avait-elle décidé d'en finir avec l'avenir de son oncle et de régler la question le soir même avec lui, Bertille et Symo

Elle se sentait assez forte pour lui ouvrir les yeux et l'arracher au mirage trompeur de la fausse Jeha

cette heure, tout serait peut-être rentré dans l'ordre et peut-être cheminerait-elle auprès de son époux retrouvé avec la hâte de tendres parents avides de passer les fêtes de Noël avec leurs enfants... Mais Dieu seul savait où se trouvait Arnaud à cette minute ! Dieu... ou peut-être bien le Diable.

Lorsqu'elle pensait à son époux, Catherine démêlait mal ses sentiments profonds. Certes, elle l'aimait toujours car son amour était de ceux qui ne passent qu'avec la vie mais son sentiment n'avait plus la pureté intransigeante des premières a

C'était cela surtout que Catherine avait hâte de constater, c'était cela qu'elle voulait aller chercher en Lorraine.

Or, dans quelques jours, Symo

— Ce .soir même, je parlerai à Symo

En mettant pied à terre devant la belle arche de pierre « en accolade

» qui marquait l'entrée de la maison, elle vit justement Bertille debout sur le seuil. Protégée par une grande mante noire de l'aigre courant d'air qui remontait la rue, la gouvernante de Symo

Laissant sa mule au valet qui l'avait escortée, Catherine s'avança vers elle.

— Que guettez-vous là, dame Bertille ? J'espère que ce n'est pas de moi que vous êtes en peine ?

— Non, madame la comtesse, ce n'est pas de vous encore que je sois heureuse de vous voir de retour, mais c'est de vos deux garçons, l'écuyer et le page ! On ne les a pas revus de toute la journée, pas même pour le repas de midi auquel cependant ils tie

— Ils ne sont pas encore rentrés ? Mais est-ce que cette exécution à laquelle ils ont voulu se rendre n'avait pas lieu ce matin d'assez bo

— Naturellement ! Bien avant l'heure de prime1 maître Signart avait écumé son pot-au-feu et ces affreux mécréants avaient fait leur entrée chez leur maître Lucifer. Mais moi je n'ai vu revenir perso

— Enfin, où peuvent-ils être ?

1 Midi.

— Dieu m'est témoin que je l'ignore ! J'ai envoyé à leur recherche jusqu'au Morimont. Or les valets sont revenus sans avoir trouvé la moindre trace. J'avoue que j'espérais un peu qu'ils étaient allés à votre rencontre. Mais vous voilà seule.

— Vous êtes bo



— Vous n'êtes pas inquiète ?

— Mon Dieu non. Gauthier est un garçon aventureux qui adore promener son grand nez dans les endroits les plus insolites et Bérenger le suit comme son ombre. Allons, venez ! Ils finiront bien par rentrer.

Suivie de Bertille qui maugréait entre ses dents sur les inconséquences de la jeunesse, Catherine entra dans la maison, alla embrasser son oncle et lui rendre compte de sa mission puis regagna sa chambre afin de faire un peu de toilette avant l'heure du souper.

Mais quand la nuit fut close et que les valets so

Le dîner fut lugubre. En dépit des efforts de Symo

— Voulez-vous que j'envoie chez messire de Roussay ? proposa Symo

— Cela ne servirait à rien. Nous ignorons où chercher. Et puis que peut-on faire en pleine nuit ? Enfin, j'espère encore les voir revenir d'un instant à l'autre.

— En tout cas, s'ils ne sont pas ici à l'aube, j'enverrai chez messire Pierre Girarde, le prévôt de la ville, pour qu'il ordo

Après tout ce sera davantage de son ressort que de celui de la garde du palais.

Les deux amies s'embrassèrent puis chacune rentra chez elle.

L'oncle Mathieu, dûment réconforté par le petit repas fin que lui avait servi sa chère Bertille, dormait déjà comme un bienheureux.

Chez elle, Catherine alla ouvrir les volets de bois, peints de feuilles et de fleurs, qui protégeaient sa fenêtre et se pencha au-dehors. Les ténèbres de cette nuit l'attiraient comme un aimant. La rue ressemblait à un puits. Il avait plu au moment de la tombée de la nuit et, des grands toits pointus qui se découpaient sur le ciel à peine moins noir, des gouttes d'eau crépitaient encore dans les flaques avec un bruit lancinant.

Il faisait froid. Pourtant la jeune femme avait l'impression d'étouffer... Sans refermer sa fenêtre, elle se retira dans l'intérieur de la chambre pour délacer sa robe, ouvrir sa gorgerette, sans néanmoins se résoudre à se dévêtir. Elle savait qu'il lui serait impossible de dormir tant qu'elle ne serait pas fixée sur le sort de ses jeunes serviteurs, surtout sur celui de Bérenger qui n'était encore qu'un enfant, après tout, et auquel l'attachait une affection quasi maternelle.

Et l'angoisse à présent s'emparait d'elle. Sachant combien elle se tourmentait toujours pour son page, Gauthier n'aurait jamais permis qu'elle vécût ces heures inquiètes si quelque chose n'était arrivé...

quelque chose de grave ! Mais quoi ?...

Se souvenant brusquement que les marguilliers de Saint-Jean avaient déjà so

Elle se baissa vivement et ramassa une pierre, de taille moye