Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 16 из 97

Elle quitta la maison sans avoir rencontré perso

L'explication du phénomène sauta aux yeux de Catherine en sortant : une foule s'entassait autour du pilori dressé en permanence au confluent du bourg et de la Grande Rue Notre-Dame 2 ou les valets du bourreau étaient occupés, le maître ne s'abaissant pas à ces besognes subalternes, à boucler le carcan de fer

1

Elle n'a guère changé et appartient à l'antiquaire Damidot.

1

Prolongement de la rue des Forges.

Autour de la gorge d'un voleur de poules aux étalages. Mais le délinquant était si gros que le carcan menaçait de l'étrangler et le public riait autant de ses contorsions que des efforts des valets. Toute la maiso

Mécontente de le trouver devant ce pilori, Catherine alla taper sur l'épaule de son page.

— Trouvez-vous vraiment plaisir à ce genre de spectacle, Bérenger

?

L'adolescent rougit mais le regard qu'il leva sur la jeune femme était limpide.

— Non, dame Catherine. Seulement Gauthier m'a dit de l'attendre ici. Et comme je n'avais rien d'autre à faire...

— Évidemment. Et... où donc est à cette heure maître Gauthier ?

— D'ho

— C'est inutile. Gauthier a dit de l'attendre, attendez-le donc.

Quant à moi, je vais simplement prier à l'église voisine. Tout de même, dites-lui qu'il ferait mieux de s'abstenir de suivre n'importe qui dans une ville qu'il ne co

Elle s'éloigna vers Notre-Dame dont la curieuse façade peuplée de gargouilles apparaissait au bout de la rue en se demandant ce qui avait pu passer par la tête de Gauthier pour s'élancer ainsi sur la trace du premier passant venu ; mais elle faisait confiance à l'habileté et à l'intelligence du garçon pour qu'il ne se fourrât pas dans un mauvais cas. De toute façon, elle ne souhaitait pas être accompagnée dans la visite qu'elle se proposait de faire à son ami Roussay, son passage à l'église n'étant qu'un prétexte.

Néanmoins, elle y entra un instant comme elle l'avait a

être, des idées plus claires si la chance voulait que le sanctuaire fût à peu près vide à cette heure de l'après-midi. Car, de tout temps, Catherine avait éprouvé une peine infinie à prier au milieu d'une foule. Il lui fallait le silence, la pénombre et la paix d'une nef déserte.

Alors, peut-être parce qu'elle avait l'impression que Dieu était à elle toute seule, son âme pouvait oublier les misères terrestres et se mettre à la recherche de l'Infini... Ce dont elle était parfaitement incapable au milieu d'une foule de commères dévidant machinalement des patenôtres ou nasillant des cantiques en pensant au menu qu'elles serviraient le soir à leur époux...

Bienheureusement, la chapelle où veillait l'étrange et assez laide statue de Notre-Dame de Bon Espoir n'était occupée que par le brasillement des cierges. Catherine alla en prendre un, l'alluma et le joignit au buisson flamboyant puis s'agenouilla à même les marches de l'autel pour se lancer dans une fervente prière afin que la Mère de Dieu lui permît de sauver la vie du jeune roi captif. Mais elle s'aperçut bientôt qu'en fait c'était pour elle-même qu'elle priait car elle demandait surtout que tout allât très vite afin de pouvoir reprendre, le plus rapidement possible, le chemin de Montsalvy.

Il lui semblait que des a



Réconfortée par sa prière, Catherine, après une dernière génuflexion, se disposa à quitter l'église. La plainte d'un moine mendiant l'arrêta sous le grand porche.

— Pour les âmes du Purgatoire et pour le salut de votre âme, do

Machinalement, Catherine ouvrait son escarcelle quand, soudain, la voix geignarde changea de ton pour se faire à la fois chuchotante et joyeuse.

— Loué soit le Destin qui ramène ici la plus belle dame d'Occident

! La prospérité de cette ville abando

Surprise, elle considéra la silhouette tordue sous le froc de bure noire, le visage aux traits creusés, mangé de barbe mais dans la crasse duquel s'ouvraient deux yeux clairs particulièrement vifs.

Des profondeurs de sa mémoire, un nom remonta comme un ludion.

— « Frère » Jehan ! s'exclama-t-elle avec un sourire, vous avez donc déserté le parvis de Saint-Bénigne ?

Ce que l'on pouvait voir du visage de l'homme rougit de plaisir.

— Votre mémoire est aussi sûre que votre beauté est grande, noble dame, et je suis heureux d'y avoir place ! Si je hante Notre-Dame, c'est parce que les chanoines de la cathédrale estiment qu'ils m'ont assez vu.

Peut-être parce que vous leur en avez fait voir un peu trop, non ? Vous êtes un étrange confrère pour des religieux aussi... conformistes !...

Mais je suis heureuse de voir que vous êtes toujours bien vivant, frère Jehan. Il y a si longtemps !...

Il y avait longtemps, en effet, qu'avant son premier mariage, elle avait rencontré Jehan des Écus, faux moine mais vrai truand, spécialisé dans la mendicité et les faux en tout genre. Il avait même été mêlé à une période sombre de sa vie mais, avec son ami Barnabé le Coquillart, il avait essayé de lui rendre un grand service, si grand que Barnabé en était mort et Catherine ne savait pas oublier un service rendu'.

— Vous voulez dire, reprit Jehan avec un sourire amer, que ma carcasse devrait pourrir depuis longtemps dans les fosses du Morimont après avoir été décrochée du gibet ou extraite de la chaudière à huile bouillante ? Ce n'est pas facile de survivre chez nous mais je tiens encore à l'existence, au ciel bleu, au bon vin et aux belles filles. Alors je fais ce qu'il faut pour cela : je me garde soigneusement.

Mais vous n'avez pas répondu à ma question, belle dame : vous nous revenez?

Catherine secoua la tête.

— Non, mon ami. Je ne suis plus du tout la dame de Brazey. Ma vie est loin, au cœur des montagnes d'Auvergne, et je ne suis là que pour deux jours. Et puis, monseigneur Philippe ne me co

— Monseigneur Philippe ne co

t. Voir II suffit d'un amour, tome I.

Frappée par ce reproche du truand qui rejoignait celui de Roussay, Catherine prit une pièce d'or dans son aumônière et la glissa dans la main sale.