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Gaston Leroux

Le Mystère De La Chambre Jaune

I Où l’on commence à ne pas comprendre

Ce n’est pas sans une certaine émotion que je commence à raconter ici les aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille. Celui-ci, jusqu’à ce jour, s’y était si formellement opposé que j’avais fini par désespérer de ne publier jamais l’histoire policière la plus curieuse de ces quinze dernières a

J’imagine même que le public n’aurait jamais co

La «Chambre Jaune»! Qui donc se souvenait de cette affaire qui fit couler tant d’encre, il y a une quinzaine d’a

N’a-t-on pas oublié le nom même du procès de Nayves et la tragique histoire de la mort du petit Menaldo? Et cependant l’attention publique était à cette époque si tendue vers les débats, qu’une crise ministérielle, qui éclata sur ces entrefaites, passa complètement inaperçue. Or, le procès de la «Chambre Jaune», qui précéda l’affaire de Nayves de quelques a

C’est qu’en vérité – il m’est permis de le dire «puisqu’il ne saurait y avoir en tout ceci aucun amour-propre d’auteur» et que je ne fais que transcrire des faits sur lesquels une documentation exceptio

Ce que perso

Le 25 octobre 1892, la note suivante paraissait en dernière heure du Temps:

«Un crime affreux vient d’être commis au Glandier, sur la lisière de la forêt de Sainte-Geneviève, au-dessus d’Épinay-sur-Orge, chez le professeur Stangerson. Cette nuit, pendant que le maître travaillait dans son laboratoire, on a tenté d’assassiner Mlle Stangerson, qui reposait dans une chambre attenante à ce laboratoire. Les médecins ne répondent pas de la vie de Mlle Stangerson.»

Vous imaginez l’émotion qui s’empara de Paris. Déjà, à cette époque, le monde savant était extrêmement intéressé par les travaux du professeur Stangerson et de sa fille. Ces travaux, les premiers qui furent tentés sur la radiographie, devaient conduire plus tard M. et Mme Curie à la découverte du radium.

On était, du reste, dans l’attente d’un mémoire sensatio

Le lendemain, les journaux du matin étaient pleins de ce drame. Le matin, entre autres, publiait l’article suivant, intitulé: «Un crime surnaturel»:

«Voici les seuls détails – écrit le rédacteur anonyme du matin – que nous ayons pu obtenir sur le crime du château du Glandier. L’état de désespoir dans lequel se trouve le professeur Stangerson, l’impossibilité où l’on est de recueillir un renseignement quelconque de la bouche de la victime ont rendu nos investigations et celles de la justice tellement difficiles qu’on ne saurait, à cette heure, se faire la moindre idée de ce qui s’est passé dans la «Chambre Jaune», où l’on a trouvé Mlle Stangerson, en toilette de nuit, râlant sur le plancher. Nous avons pu, du moins, interviewer le père Jacques – comme on l’appelle dans le pays – un vieux serviteur de la famille Stangerson. Le père Jacques est entré dans la «Chambre Jaune» en même temps que le professeur. Cette chambre est attenante au laboratoire. Laboratoire et «Chambre Jaune» se trouvent dans un pavillon, au fond du parc, à trois cents mètres environ du château.

«- il était minuit et demi, nous a raconté ce brave homme (?), et je me trouvais dans le laboratoire où travaillait encore M. Stangerson quand l’affaire est arrivée. J’avais rangé, nettoyé des instruments toute la soirée, et j’attendais le départ de M. Stangerson pour aller me coucher. Mlle Mathilde avait travaillé avec son père jusqu’à minuit; les douze coups de minuit so

«Nous étions donc restés, M. Stangerson et moi, dans le pavillon. Nous ne faisions aucun bruit. Il était, lui, à son bureau. Quant à moi, assis sur une chaise, ayant terminé ma besogne, je le regardais et je me disais: «Quel homme! Quelle intelligence! Quel savoir!» J’attache de l’importance à ceci que nous ne faisions aucun bruit, car «à cause de cela, l’assassin a cru certainement que nous étions partis». Et tout à coup, pendant que le coucou faisait entendre la demie passé minuit, une clameur désespérée partit de la «Chambre Jaune». C’était la voix de mademoiselle qui criait: «À l’assassin! À l’assassin! Au secours!» Aussitôt des coups de revolver retentirent et il y eut un grand bruit de tables, de meubles renversés, jetés par terre, comme au cours d’une lutte, et encore la voix de mademoiselle qui criait: «À l’assassin!… Au secours!… Papa! Papa!»