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» L’écu brille comme un rubis, et aucune autre lumière n’est si resplendissante. Devant son éclat, les deux guerriers furent forcés de tomber à terre, les yeux éblouis et sans co

» Je pensai alors que l’enchanteur les avait tous les deux surpris par la puissance de son fulgurant écu, et leur avait enlevé la liberté et à moi l’espérance. Aussi, à ce lieu qui renfermait mon cœur, je dis en partant un suprême adieu. Maintenant, jugez si les autres peines amères dont Amour est cause peuvent se comparer à la mie

Le chevalier retomba dans sa première douleur, dès qu’il en eut raconté la cause. C’était le comte Pinabel, fils d’Anselme d’Hauterive, de Mayence. Parmi sa scélérate famille, il ne voulut pas être seul loyal ni courtois; au contraire, en vices abominables et grossiers non seulement il égala, mais il passa tous les siens.

La belle dame avec diverses marques d’attention écouta le Mayençais. Lorsqu’il fut pour la première fois parlé de Roger, elle se montra sur son visage plus que jamais joyeuse. Mais, quand ensuite elle apprit qu’il était priso

Et lorsqu’à la fin elles lui parurent assez claires, elle dit: «Chevalier, tranquillise-toi, car ma venue peut-être pourra t’être chère, et ce jour te paraître heureux. Mais allons vite vers cette demeure avare qui tient caché si riche trésor. Et cette fatigue ne sera pas vaine, si la fortune ne m’est pas trop e

Le chevalier répondit: «Tu veux que je passe de nouveau les monts et que je te montre le chemin. Il ne m’en coûte pas beaucoup de perdre mes pas, ayant perdu ce qui faisait tout mon bien. Mais toi, à travers les précipices et les rochers écroulés, tu cherches à entrer en prison! qu’il en soit ainsi. Tu n’auras pas à t’en prendre à moi, puisque je te le prédis, et que cependant tu veux y aller.»

Ainsi dit-il, et il retourne à son destrier, et se fait le guide de cette guerrière pleine d’ardeur à affronter les périls pour Roger, et qui ne pense qu’à être à son tour faite priso

À Bradamante il apporte la nouvelle que Montpellier et Narbo

Cette cité, et le pays tout autour à plusieurs milles, c’est-à-dire celui qui est compris entre le Var, le Rhône et la mer, l’empereur les avait do

Entre le oui et le non, la jeune fille est en suspens. À retourner elle hésite un peu; d’un côté l’ho

Et elle fait au messager de telles excuses, qu’il en demeure tranquillisé et content. Puis elle tourne la bride et reprend son voyage avec Pinabel qui n’en semble pas joyeux, car il sait maintenant que celle-ci appartient à cette race qu’il hait tant en public et en secret. Et déjà il prévoit pour lui de futures angoisses, si elle le reco

Entre la maison de Mayence et celle de Clermont, existaient une haine antique et une inimitié intense. Plusieurs fois elles s’étaient heurtées du front et avaient répandu leur sang à grands flots. C’est pourquoi le perfide comte songe en son cœur à trahir l’imprudente jeune fille, ou, à la première occasion qui s’offrira, à la laisser seule et à prendre une autre route.

Et il a l’esprit si occupé par la haine natale, le doute et la peur, que, sans s’en apercevoir, il sort de son chemin et se retrouve dans une forêt obscure, au milieu de laquelle se dressait une montagne dont la cime dénudée était terminée par un dur rocher; et la fille du duc de Dordogne est toujours sur ses pas et ne le quitte point.

Dès que le Mayençais se voit dans le bois, il pense à se débarrasser de la dame. Il dit: «Avant que le ciel devie

Ainsi disant, vers la plus haute cime du mont solitaire il pousse son destrier, regardant s’il n’aperçoit aucun chemin qui puisse le soustraire aux recherches de Bradamante. Tout à coup il trouve dans le rocher une caverne de plus de trente brasses de profondeur. Le rocher, taillé à coups de ciseau, descend jusqu’au fond à droite, et une porte est au bas.

Dans le fond, il y avait une porte ample et vaste qui, dans une cavité plus grande, do

Quand il voit arriver celle que d’abord il avait en vain résolu d’abando

Qui, par sa belle prestance et par ses riches vêtements, semblait ne pas être de basse condition; mais elle montrait, par son trouble et son chagrin, autant qu’elle le pouvait, qu’elle était enfermée contre son gré. Pour savoir à quoi s’en tenir sur sa situation, il avait déjà commencé à entrer dans la caverne, lorsque quelqu’un, sorti de la grotte intérieure, l’y avait fait rentrer avec fureur.

Bradamante, aussi imprudente que généreuse, ajoute foi à Pinabel, et désireuse d’aider la dame, elle cherche comment elle pourra descendre là-dedans. Voici qu’en tournant les yeux, elle voit une longue branche à la cime feuillue d’un orme. Avec son épée, elle la coupe prestement et l’incline sur le bord de la caverne.

Du côté où elle est taillée, elle la remet aux mains de Pinabel, puis elle s’y accroche. Après avoir d’abord introduit ses pieds dans la caverne, elle s’y suspend tout entière par les bras. Pinabel sourit alors, lui demande comment elle saute, et il ouvre les mains toutes larges, disant: «Qu’ici tous les tiens ne sont-ils réunis, pour que j’en détruise la semence!»