Добавить в цитаты Настройки чтения

Страница 8 из 75



Alors le combat s'engage pied à pied, l'épée et le couteau se choquent, la pique et la lame se froissent, les coups de pistolet, la détonation des arquebuses éclairent les visages rougis de sang.

Mais pas un cri, pas un murmure, pas une plainte: le Flamand se bat avec rage, le Français avec dépit. Le Flamand est furieux d'avoir à se battre, car il ne se bat ni par état ni par plaisir. Le Français est furieux d'avoir été attaqué lorsqu'il attaquait. Au moment où l'on en vient aux mains, avec cet acharnement que nous essaierions inutilement de rendre, des détonations pressées se font entendre du côté de Sainte-Marie, et une lueur s'élève au-dessus de la ville comme un panache de flammes. C'est Joyeuse qui attaque et qui va faire diversion en forçant la barrière qui défend l'Escaut, qui va pénétrer avec sa flotte jusqu'au cœur de la ville. Du moins, c'est ce qu'espèrent les Français.

Mais il n'en est point ainsi.

Poussé par un vent d'ouest, c'est-à-dire par le plus favorable à une pareille entreprise, Joyeuse avait levé l'ancre, et, la galère amirale en tête, il s'était laissé aller à cette brise qui le poussait malgré le courant. Tout était prêt pour le combat; ses marins, armés de leurs sabres d'abordage, étaient à l'arrière; ses cano

Cependant on avançait toujours; on était en vue du barrage, à dix encablures à peine, et à chaque seconde on s'en rapprochait davantage, sans qu'un seul qui vive! fût encore venu frapper l'oreille des Français.

Les matelots ne voyaient dans ce silence qu'une négligence dont ils se réjouissaient; le jeune amiral, plus prévoyant, y devinait quelque ruse dont il s'effrayait.

Enfin la proue de la galère amirale s'engagea au milieu des agrès des deux bâtiments qui formaient le centre du barrage, et, les poussant devant elle, elle fit fléchir par le milieu toute cette digue flexible dont les compartiments tenaient l'un à l'autre par des chaînes, et qui, cédant sans se rompre, prit, en s'appliquant aux flancs des vaisseaux français la même forme que ses vaisseaux offraient eux-mêmes.

Tout à coup, et au moment où les porteurs de haches recevaient l'ordre de descendre pour rompre le barrage, une foule de grappins, jetés par des mains invisibles, vinrent se crampo

Les Flamands prévenaient la manœuvre des Français et faisaient ce qu'ils allaient faire.

Joyeuse crut que ses e

Tout son équipage le suivit, officiers et matelots, en poussant le même cri que lui; mais aucun cri ne répondit au sien, aucune force ne s'opposa à son agression.

Seulement on vit trois barques chargées d'hommes glissant silencieusement sur le fleuve, comme trois oiseaux de mer attardés.

Ces barques fuyaient à force de rames, les oiseaux s'éloignaient à tire d'ailes.

Les assaillants restaient immobiles sur ces bâtiments qu'ils venaient de conquérir sans lutte.

Il en était de même sur toute la ligne.



Tout à coup, Joyeuse entendit sous ses pieds un grondement sourd, et une odeur de souffre se répandit dans l'air. Un éclair traversa son esprit; il courut à une écoutille qu'il souleva: les entrailles du bâtiment brûlaient.

À l'instant, le cri: Aux vaisseaux! aux vaisseaux! retentit sur toute la ligne.

Chacun remonta plus précipitamment qu'il n'était descendu; Joyeuse, descendu le premier, remonta le dernier.

Au moment où il atteignait la muraille de sa galère, la flamme faisait éclater le pont du bâtiment qu'il quittait.

Alors, comme de vingt volcans, s'élancèrent des flammes, chaque barque, chaque sloop, chaque bâtiment était un cratère; la flotte française, d'un port plus considérable, semblait dominer un abîme de feu.

L'ordre avait été do

Mais l'œuvre était immense; peut-être se fût-on détaché des grappins jetés par les e

Tout à coup vingt détonations se firent entendre; les bâtiments français tremblèrent dans leur membrure, gémirent dans leur profondeur.

C'étaient les canons qui défendaient la digue, et qui, chargés jusqu'à la gueule et abando

Les flammes montaient, comme de gigantesques serpents, le long des mâts, s'enroulaient autour des vergues, puis de leurs langues aiguës, venaient lécher les flancs cuivrés des bâtiments français.

Joyeuse, avec sa magnifique armure damasquinée d'or, do

Mais bientôt les détonations redoublèrent plus fortes et plus foudroyantes; ce n'étaient plus les canons qui to

Tant qu’il avait espéré rompre les liens mortels qui l'attachaient à ses e

Seulement, ce feu, c'était le feu grégeois, ce feu implacable, qui s'augmente de ce qui éteint les autres feux, et qui dévore sa proie jusqu'au fond de l'eau.