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— Je l’ai prévu, fit Dar Véter, et je propose, si le Conseil d’Economie y consent, de nous adresser à la population. Que chacun ajourne d’une a

Dar Véter tendit les bras dans un appel à toute la Terre, aux milliards d’hommes qui le regardaient sur les écrans des téléviseurs; puis il salua de la tête et disparut, laissant derrière lui un scintillement bleuâtre. Là-bas, dans le désert de l’Arizona, un fracas ébranlait le sol de temps à autre, témoin qu’une fusée venait encore de partir avec un chargement au-delà de la voûte céleste. Dans la salle du Conseil, tout le monde s’était mis debout, la main gauche levée en signe d’assentiment.

Le président s’adressa à Evda Nal.

— Cher hôte de l’Académie des Peines et des Joies, qu’en pensez-vous du point de vue du bonheur humain?

Evda remonta à la tribune.

— L’esprit humain ne se prête pas aux excitations prolongées ou souvent répétées. C’est une défense contre l’usure rapide du système nerveux. Nos ancêtres ont failli exterminer l’humanité en la privant du repos indispensable. Effrayés par ce danger, nous avons d’abord trop ménagé l’esprit, sans comprendre que le meilleur moyen de se reposer des impressions, c’est de travailler. On doit non seulement diversifier les occupations, mais faire alterner régulièrement le travail et le repos. Si le repos est d’autant plus prolongé que le travail est plus pénible, les difficultés ne feront que nous réjouir et nous absorberont tout entiers.

On peut dire que le bonheur, c’est l’alternance continuelle du travail et du repos, des difficultés et des plaisirs. La longévité a élargi l’horizon de l’homme et le pousse vers le Cosmos. La lutte pour le nouveau, voilà le véritable bonheur! Donc, l’envoi d’un astronef sur Achernard procurera plus de joie à l’humanité que les deux autres expéditions, car les planètes du soleil vert offriront un monde nouveau à nos sentiments, alors que l’étude des phénomènes physiques du Cosmos, si importants qu’ils soient, ne parle pour le moment qu’à la raison. L’Académie des Peines et des Joies, qui vise à l’accroissement du bonheur, opterait sans doute pour l’expédition d’Achernard, mais si les trois sont réalisables, on ne peut rien souhaiter de mieux!

L’auditoire enthousiasmé récompensa la doctoresse par une avalanche de feux verts.

Grom Orm se leva.

— La question est claire, l’avis du Conseil aussi, et mon intervention sera sans doute la dernière. Nous demanderons à l’humanité de se restreindre pour l’an huit cent neuf de l’Ere de l’A

Le président déclara la séance levée, mais pria les membres du Conseil de demeurer: il fallait rédiger d’urgence la demande au Conseil de l’Economie, et une autre à l’Académie des Prédictions pour co

Tchara, très lasse, cheminait derrière Evda Nat dont les joues pâles gardaient toujours une fraîcheur éto





Evda Nal l’entraîna dans une Maison d’Alimentation. T-ehara s’attarda tellement devant le menu que la doctoresse résolut de prendre l’initiative et dit les chiffres des plats et le numéro de la table au porte-voix récepteur de l’automate. A peine se furent-elles assises à une table ovale à deux places, qu’une trappe s’ouvrit en son milieu et la collation parut, enfermée dans un petit container. Evda Nal tendit à sa compagne une coupe de Lio, boisson tonique aux reflets opalins, se contentant elle-même d’un verre d’eau fraîche et d’un gratin de châtaignes, de noix et de bananes à la crème fouettée. Quand Tchara eut mangé un hachis de raptes, oiseaux qui avaient remplacé la volaille et le gibier, elle fut remise en liberté. Evda la regarda descendre, avec une grâce surprenante même pour l’époque de l’A

CHAPITRE XIII

LES ANGES DU CIEL

Erg Noor surveillait en retenant son souffle l’activité diligente des manipulateurs. La profusion d’appareils rappelait le poste de commande d’un astronef; mais la salle spacieuse, aux larges baies bleuâtres, n’avait rien d’un vaisseau cosmique,

Au centre de la pièce, sur une table en métal, il y avait une chambre en grosses plaques de rutholucite, matière péné-trable tant aux rayons infrarouges qu’à la partie visible du spectre. Un réseau de tubes et de fils enveloppait rémail brun du réservoir à eau qui contenait les deux méduses noires capturées sur la planète de l’étoile de fer.

Eon Tal, la taille droite, le bras toujours en écharpe, observait de loin la rotation lente du tambour de l’enregistreur. La sueur perlait au-dessus de ses gros sourcils.

Erg Noor passa la langue sur ses lèvres sèches.

— Toujours rien! Après cinq ans de voyage, il ne reste que de la poussière, proféra l’astronaute d’une voix rauque.

— Ce serait un grand malheur… pour Niza et pour moi, répandit le biologiste. Il faudrait chercher à tâtons, durant des a

— Vous estimez que les organes meurtriers des «méduses» et de la «croix» sont les mêmes?

— Je ne suis pas seul de cet avis: Grim Char et les autres le partagent. Mais au début on émettait les hypothèses les plus surprenantes. J’ai cru un instant que la croix noire n’était pas originaire de la planète.

— C’est ce que je disais, vous vous souvenez? Cet être me semblait provenir de l’astronef discoïde et monter la garde autour de lui. Mais, à bien réfléchir, pourquoi garder de l’extérieur une forteresse imprenable? La tentative de percer le disque spiral a prouvé l’absurdité de cette supposition.