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Niza se tenait à l’écart, son casque à la main.

— Pourquoi hésitez-vous? lui demanda Erg Noor qui vérifiait le poste téléphonique au sommet de son casque. Allons voir l’astronef!

— Je… je crois qu’il est inanimé, qu’il est là depuis longtemps… Encore une catastrophe, une victime de l’implacable Cosmos. On ne peut l’éviter, je le sais bien, mais c’est toujours si pénible… surtout après Zirda, après VAlgrab…

— Peut-être que la mort de cet astronef nous sauvera la vie, remarqua Pour Hiss en dirigeant la lunette à court foyer sur l’autre vaisseau plongé dans l’obscurité.

Les huit voyageurs étaient passés dans la cabine intermédiaire.

— Branchez l’air! commanda Erg Noor à ceux de l’astronef, séparés de leurs camarades par une cloison étanche.

Quand la pression à l’intérieur de la cabine fut de dix atmosphères, c’est-à-dire supérieure à celle du dehors, des vérins hydrauliques ouvrirent la porte qui adhérait solidement à son cadre. La pression de l’air expulsa littéralement les gens, sans ’laisser pénétrer le moindre élément nocif du monde étranger dans cette parcelle de la Terre. La porte se referma aussitôt. Le projecteur traça un chemin lumineux que les astronautes suivirent en clopinant sur leurs jambes à ressorts, traînant à grand-peine leur corps alourdi. Au bout de l’allée de lumière, s’élevait le grand vaisseau. L’impatience et les cahots sur le sol raboteux, semé de cailloux et chauffé par le soleil noir, firent paraître bien longs les mille cinq cents mètres à parcourir.

Les étoiles luisaient, floues et ternes, à travers l’atmosphère dense, saturée d’humidité. Au lieu de la splendeur rayo

L’astronef ressortait nettement dans les ténèbres enviro

Eon Tal poussa une exclamation qui réso

Erg Noor, Eon et Niza entrèrent dans l’ascenseur, et le chef tourna le levier de commande. Le mécanisme entra en action avec un grincement léger et monta docilement les explorateurs

dans la cabine intermédiaire. Lès autres suivirent peu après. Erg Noor transmit à la Tantra la demande d’éteindre le projecteur. Aussitôt, la poignée d’hommes se perdit dans l’abî’ me des ténèbres. Le monde du soleil de fer s’appesantissait sur eux, comme pour engloutir ce faible foyer de vie terrestre plaqué au sol de l’immense planète obscure.

On alluma les lampes tournantes fixées au sommet des casques. La porte intérieure, close, mais pas verrouillée, céda sans résistance. Les astronautes gagnèrent le corridor central: ils s’orientaient facilement dans ce vaisseau dont la structure ne différait guère de celle de la Tantra.

— Sa construction remonte à quelques dizaines d’a

— Une idée saugrenue, reprit-il. Ne serait-ce pas…





— Là Voile! s’écria Niza, oubliant le microphone, et elle vit ses compagnons se retourner.

Ils pénétrèrent dans la bibliothèque-laboratoire, puis au poste central. Clopinant dans sa carcasse, titubant et se heurtant aux cloisons, Erg Noor atteignit le tableau de distribution d’électricité. L’éclairage était branché, mais il n’y avait pas de courant. Seuls, les indicateurs et les signes phosphorescents brillaient dans l’obscurité. Erg Noor rétablit le contact et, à l’éto

La visite des locaux ne révéla pas les traces des hommes. Les réservoirs d’oxygène n’étaient pas épuisés, la provision d’eau et de nourriture aurait suffi pour subsister plusieurs a

Des traînées bizarres, de couleur sombre, se voyaient çà et là, dans les couloirs, au poste central et dans la bibliothèque. Sur le plancher de la bibliothèque, s’étalait une mare de liquide desséché, qui se recroquevillait en plaque feuilletée. A l’arrière, dans le compartiment des machines, des fils arrachés pendaient devant la porte du fond, et les supports massifs, en bronze phosphorique, des refroidisseurs étaient tordus. Comme, à part cela, l’astronef était intact, ces détériorations dues à des coups très violents étaient inexplicables. Les astronautes cherchèrent en vain la cause de la disparition et de la mort certaine de l’équipage.

On fit en même temps une découverte importante: les réserves d’anaméson et de charges ioniques planétaires pouvaient assurer l’envol de la Tantra et son retour sur la Terre.

La nouvelle, transmise aussitôt à bord de l’astronef, dissipa l’angoisse qui s’était emparée de l’équipage depuis que le vaisseau était priso

Le biologiste sortit du magnétophone du poste central la bobine inachevée du journal de bord. Erg Noor et le géologue ouvrirent le coffre-fort hermétique qui contenait les documents de l’expédition. C’était un lourd fardeau à transporter: quantité de films photono-magnétiques, de comptes rendus, d’observations et de calculs astronomiques. Mais les passagers de la Tantra, qui étaient eux-mêmes des explorateurs, ne pouvaient abando

A demi morts de fatigue, ils rejoignirent dans la bibliothèque de la Tantra leurs camarades qui brûlaient d’impatience. Là, dans le décor familier, autour de la table accueillante, vivement éclairée, l’obscurité funèbre et l’astronef abando