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William Shakespeare
La Tempête
NOTICE SUR LA TEMPÊTE
«Je ne saurais jurer que cela soit ou ne soit pas réel,» dit, à la fin de la Tempête, le vieux Gonzalo tout étourdi des prestiges qui l'ont enviro
«C'est ici surtout, dit Warburton, que la sublime et merveilleuse imagination de Shakspeare s'élève au-dessus de la nature sans abando
Aussi, par la souplesse et la légèreté de leur nature, ces créatures singulières se prêtent-elles à une rapidité d'action, à une variété de mouvements dont peut-être aucune autre pièce de Shakspeare ne fournit d'exemple; il n'en est pas de plus amusante, de plus animée, où une gaieté vive et même bouffo
Le style de la Tempête participe de cette espèce de magie. Figuré, vaporeux, portant à l'esprit une foule d'images et d'impressions vagues et fugitives comme ces formes incertaines que dessinent les nuages, il émeut l'imagination sans la fixer, et la tient dans cet état d'excitation indécise qui la rend accessible à tous les prestiges dont voudra l'amuser l'enchanteur. Il est de tradition en Angleterre que le célèbre lord Falkland1, M. Selden et lord C.J. Vaughan, regardaient le style du rôle de Caliban, dans la Tempête, comme tout à fait particulier à ce perso
Note 1: L'homme le plus vertueux, le plus aimable et le plus instruit de l'Angleterre sous Charles Ier, de qui lord Clarendon a dit: «Qu'il faudrait haïr la révolution, ne fût-ce que pour avoir causé la mort d'un tel homme.» Après avoir énergiquement défendu dans le parlement, contre Charles Ier, les libertés de son pays, il se rallia à la cause de ce prince lorsqu'elle devint celle de la justice; et ministre de Charles Ier, il se fit tuer à la bataille de Newbury, de désespoir des malheurs qu'il prévoyait: il avait alors trente-trois ans.
Il serait assez difficile de déterminer précisément à quel ordre de merveilleux appartient celui qu'il a employé dans la Tempête. Ariel est un véritable sylphe; mais les esprits que lui soumet Prospero, fées, lutins, farfadets appartie