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Arthur Conan Doyle

Le Diadème De Béryls

Les aventures de Sherlock Holmes

– Holmes, dis-je un matin que, debout dans notre bow-window, je regardais en bas dans la rue. Voici un fou qui passe. C’est pitoyable, quand on y songe, que sa famille le laisse déambuler seul ainsi.

Mon ami quitta nonchalamment son fauteuil et, les mains enfoncées dans les poches de sa robe de chambre, s’approcha pour regarder par-dessus mon épaule.

On était au mois de février, il faisait un temps clair et froid, et la neige, tombée en abondance la veille, recouvrait encore le sol d’une couche ouatée qui scintillait sous le soleil d’hiver. Au milieu de la chaussée, elle avait été réduite à l’état de boue brunâtre par le passage des voitures, mais, sur les côtés et sur les tas où on l’avait rejetée au bord des trottoirs, elle était demeurée aussi blanche que si elle était toute récente. Le bitume avait été nettoyé et gratté, mais la surface n’en demeurait pas moins glissante, de sorte que les passants étaient plus rares que de coutume, à tel point même qu’il ne venait absolument perso

Il pouvait avoir une cinquantaine d’a

– Que diable peut-il bien avoir? murmurai-je. Il a l’air de regarder les numéros des maisons.

– Je crois que c’est ici qu’il vient, dit Holmes en se frottant les mains.

– Ici?

– Oui, j’ai idée qu’il vient me consulter. Il y a des symptômes sur lesquels on ne se trompe pas. Tenez! Que vous disais-je?

De fait, l’homme, tout en soufflant comme un phoque, se précipita au même moment vers notre porte et se mit à carillo

Quelques instants après, il faisait irruption dans la pièce où nous étions, toujours soufflant, toujours gesticulant, mais avec une telle expression de souffrance et de désespoir que nos sourires firent aussitôt place à la stupéfaction et à la pitié. Pendant un bon moment, il demeura incapable d’articuler un seul mot, se balançant de droite et de gauche et s’arrachant les cheveux comme un homme qui a complètement perdu la tête. Puis, se remettant d’un bond sur pied, il se cogna le front contre le mur avec une telle force que nous nous élançâmes vers lui pour le retenir et le ramener vers le centre de la pièce.

Sherlock Holmes le poussa dans un fauteuil et, s’asseyant à côté de lui, se mit à lui tapoter les mains et à lui parler de ce ton affable et apaisant dont il savait si bien se servir.





– Vous êtes venu me trouver pour me conter votre histoire, n’est-ce pas? lui dit-il. Mais, en ce moment, vous êtes fatigué d’avoir trop couru. Alors, prenez votre temps, reposez-vous un peu; vous m’expliquerez ensuite de quoi il s’agit et, si je puis vous sortir d’embarras, comptez sur moi.

L’homme continua de haleter pendant une ou deux minutes encore, cherchant visiblement à maîtriser la violente émotion à laquelle il était en proie. Puis il s’essuya le front avec son mouchoir, serra les lèvres et se tourna vers nous.

– Vous me prenez sans doute pour un fou, n’est-ce pas? dit-il.

– Je pense plutôt qu’il a dû vous arriver un grand malheur, répliqua Holmes.

– Ah! vous pouvez le dire!… Un malheur si soudain et si terrible qu’il y a de quoi en perdre la raison. Le désho

– Je vous en prie, monsieur, remettez-vous, reprit Holmes, et expliquez-moi clairement qui vous êtes et ce qui vous est arrivé.

– Mon nom ne vous est probablement pas inco

Ce nom nous était, en effet, très familier, puisque c’était celui du principal associé de l’une des plus importantes banques privées de la Cité de Londres. Que s’était-il donc passé pour que l’un des premiers citoyens de Londres se trouvât en aussi mauvaise passe? Nous attendions, tout palpitants de curiosité. Enfin, faisant un nouvel effort, notre visiteur parvint à se reprendre suffisamment pour être en état de commencer son récit.

– Je me rends compte qu’il n’y a pas de temps à perdre, nous dit-il, et je suis tout de suite parti à votre recherche lorsque l’inspecteur de police m’a conseillé de solliciter votre concours. Je suis venu à Baker Street par le chemin de fer souterrain, et j’ai fait le reste du chemin au pas de course, car les cabs ne vont pas vite par ce temps de neige. Voilà pourquoi vous m’avez vu arriver si essoufflé, car je n’ai pas l’habitude de prendre beaucoup d’exercice. Mais je commence à me sentir mieux à présent, et je vais m’efforcer de vous exposer les faits aussi brièvement et en même temps aussi clairement que possible.

«Vous n’ignorez certainement pas que l’une des premières conditions de réussite pour un établissement de crédit est de trouver des placements rémunérateurs pour les fonds dont il dispose et de chercher à augmenter le plus possible ses relations et le nombre de ses déposants. L’un des placements les plus lucratifs réside dans les prêts d’argent contre garanties absolument sûres. Nous avons effectué beaucoup d’opérations de cet ordre au cours de ces dernières a

«Hier matin, alors que j’étais dans mon bureau à la banque, un de nos employés me remit une carte de visite. Je bondis en lisant le nom, car c’était celui… Mais peut-être vaut-il mieux que je ne vous le répète pas, même à vous, et je me contenterai de vous dire que c’était un nom universellement co