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Cette fois les applaudissements éclatèrent. Jamais la loge n'avait vu néophyte plus résolu. On lui flanqua de grandes claques sur le dos et on lui retira sa cagoule. Il demeura debout, clignant des yeux et souriant, pendant que les frères le complimentaient.

– Un dernier mot, frère McMurdo, dit McGinty. Vous avez déjà prêté le serment du secret et de la fidélité. Vous n'ignorez pas qu'un parjure entraînerait instantanément votre mort?

– Je le sais.

– Et vous acceptez la loi du chef de corps dans n'importe quelles circonstances?

– Oui.

– Alors, au nom de la loge 341, de Vermissa, je vous convie à ses privilèges et à ses rites. Vous pouvez nous servir à boire, frère Scanlan: vous viderons un verre en l'ho

On rapporta à McMurdo sa veste; mais avant de la remettre, il examina son bras droit, encore affligé de la même douleur cuisante. Sur la chair de l'avant-bras se dessinait un cercle bien tracé, avec un triangle à l'intérieur, tel que le fer chaud l'avait imprimé. Ses voisins relevèrent leurs manches et lui montrèrent l'insigne de la loge.

– Nous aussi nous l'avons reçu, dit l'un d'eux; mais pas avec autant de vaillance.

– Bah! ce n'est pas terrible! répondit-il.

Mais la douleur continuait à le brûler.

Quand, verre en main, fut fêtée la cérémonie d'initiation, la loge aborda l'examen des affaires courantes. McMurdo, qui ne co

– La première affaire inscrite à l'ordre du jour, déclara McGinty, est une lettre émanant du maître de division Windle, de Merton, loge 249. La voici:

«Cher Monsieur,

Il y a un petit travail à effectuer sur Andrew Rae, de Rae amp; Sturmash, propriétaire des mines voisines. Vous vous rappellerez que votre loge nous doit une compensation, puisqu'elle a bénéficié du concours de deux de nos frères dans l'affaire du policier l'automne dernier. Si vous nous envoyez deux volontaires, ils seront pris en charge par le trésorier Higgins de notre loge, dont vous co

Fraternellement vôtre, J. W. Windle.

«Windle ne nous a jamais refusé le prêt d'un ou deux hommes quand nous en avons eu besoin; nous n'allons pas lui refuser aujourd'hui un service…

Mc Ginty s'interrompit. Ses yeux firent le tour de la salle.

– … Qui se propose pour ce petit travail?

Plusieurs jeunes garçons levèrent une main. Le chef de corps leur dédia un sourire approbateur.

– Vous irez, Tiger Cormac. Si vous vous débrouillez aussi bien que la dernière fois, tout se passera normalement. Vous aussi, Wilson.

– Je n'ai pas de revolver, déclara le volontaire, qui n'avait pas encore quinze ans.

– C'est votre première expédition, n'est-ce pas? Eh bien! Il faut commencer par le baptême du feu! Le départ sera bon. Quant au revolver, vous en trouverez un sur place: tranquillisez-vous. Si vous vous présentez là-bas lundi prochain, il sera assez tôt. Vous serez chaleureusement fêtés à votre retour.

– Et la prime, cette fois? demanda Cormac.

C'était un jeune homme brun, trapu, qui avait l'air d'une brute, et dont la férocité lui avait valu le surnom de «Tiger».

– Peu importe la prime. Vous marchez pour l'ho

– Qu'a fait le type en question? s'enquit le jeune Wilson.

– À coup sûr ce n'est pas votre affaire de demander ce qu'il a fait. Il a été jugé là-bas. Cela ne nous regarde pas. Tout ce que nous devons faire, c'est de régler l'affaire à leur place, comme ils le feraient pour nous. À propos, deux frères de la loge de Merton viendront ici la semaine prochaine pour un petit travail dans notre coin.

– Lesquels? demanda quelqu'un.

– Ma foi, il est plus sage de ne pas poser de pareilles questions. Si vous ne savez rien, vous ne pouvez jurer de rien, et tout e

– Il sera grand temps! s'écria Ted Baldwin. Les gens se relâchent par ici. Rien que la semaine dernière, trois de nos hommes ont été congédiés par le contremaître Blaker. Nous sommes en dette avec lui depuis longtemps; il faudra que nous la lui remboursions intégralement.

– Rembourser comment? chuchota McMurdo à l'oreille de son voisin.



– Par une cartouche de fusil de chasse! cria l'interpellé en éclatant d'un rire gras. Que pensez-vous de nos méthodes, frère?

McMurdo semblait s'être déjà assimilé l'esprit de l'association criminelle dont il faisait maintenant partie.

– Je ne les déteste pas, dit-il. Le coin est bon pour un gaillard qui n'a pas froid aux yeux.

Ses voisins l'applaudirent.

– Que se passe-t-il? cria le chef de corps à l'autre bout de la table.

– C'est notre nouveau frère, monsieur, qui trouve nos méthodes à son goût.

McMurdo se leva aussitôt.

– Je voulais dire, vénérable maître, que si vous avez besoin d'un homme, je considérerai comme un ho

De vifs applaudissements saluèrent cette déclaration. On sentit qu'un nouveau soleil poussait sa frange au-dessus de l'horizon. Quelques aînés trouvèrent cependant qu'il allait un peu trop vite.

– Je propose, intervint le secrétaire Harraway, vieille barbe grise assis à côté du président, que le frère McMurdo attende que le bon plaisir de la loge soit de l'employer.

– Bien sûr! C'est ce que je voulais dire. Je suis entièrement à votre disposition, répondit McMurdo.

– Votre heure so

– J'attendrai quelque chose qui vaille la peine.

– Vous pourrez nous aider ce soir, en tout état de cause; et vous comprendrez mieux ce que nous défendons dans cette communauté. Je m'expliquerai plus tard. Pour le moment, j'ai quelques points à préciser devant l'assemblée. En premier lieu, je demanderai au trésorier de nous communiquer la balance des comptes. Il faut payer une pension à la veuve de Jim Carnaway. Il a été abattu en travaillant pour la loge et il nous appartient de faire en sorte qu’elle n'y perde rien.

– Jim a été tué le mois dernier au cours d'une tentative pour descendre Chester Wilcox, de Marley Creek, expliqua à McMurdo l’un de ses voisins.

– La caisse est actuellement florissante, indiqua le trésorier avec son livre de banque devant lui. Les firmes ont été généreuses ces derniers temps. Max Linder amp; Co ont payé cinq cents dollars pour que nous les laissions tranquilles. Les frères Walker nous ont fait parvenir cent dollars, mais j’ai pris sur moi de les leur renvoyer et d’en réclamer cinq cents. Si je n'ai pas de leurs nouvelles mercredi prochain, leur treuil risque d'avoir un accident; l'an dernier, nous avons été obligés de brûler leur concasseur pour qu'ils devie

– Et l'affaire Archie Swindon? interrogea un frère.

– Il a tout vendu et quitté le district. Le vieux démon a laissé une lettre pour nous, dans laquelle il déclare qu'il préférerait balayer les rues de New York plutôt que d'être un gros propriétaire de mines contrôlé par une bande de maîtres chanteurs. Sapristi, il a bien fait de lever l'ancre avant que sa lettre nous parvie

Un homme d'un certain âge, dont le visage glabre respirait la bonté, se leva au bout de la table qui faisait face à celui du président.

– Monsieur le trésorier, demanda-t-il, puis-je vous prier de nous faire savoir qui a acheté le terrain de cet homme que nous avons fait fuir du district.

– Oui, frère Morris. Il a été acheté par la Compagnie des chemins de fer de Merton.

– Et qui a acheté les mines de Todman et de Lee qui ont été mises en vente l'an dernier pour la même raison?

– La même compagnie, frère Morris.

– Et qui a racheté les forges de Manson et de Shuman, de Van Deher et d'Atwood, qui ont été abando

– Elles ont toutes été rachetées par la West Gilmerton General Mining Company.

– Je ne vois pas, frère Morris, intervint le président, pourquoi le nom des acheteurs serait susceptible de nous intéresser puisqu'ils ne peuvent pas transporter les forges hors du district.