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– Voilà pour le passé, monsieur Douglas, intervint paisiblement Sherlock Holmes. Mais nous désirons maintenant entendre l'histoire du présent.

– Vous allez l'avoir, monsieur, répondit Douglas. Puis-je fumer en parlant? Merci, monsieur Holmes. Vous êtes vous-même un fumeur, et vous devinez ce que c'est que de rester assis pendant deux jours avec du tabac dans sa poche sans oser fumer, de peur que l'odeur de la fumée ne vous trahisse…

Il était appuyé contre la cheminée et tirait sur le cigare que Holmes lui avait offert.

– … J'ai entendu parler de vous, monsieur Holmes. Je ne pensais pas que je ferais un jour votre co

L'inspecteur MacDonald ne le quittait pas des yeux.

– Eh bien! voilà qui passe ma compréhension! s'écria-t-il enfin. Si vous êtes M. John Douglas, du manoir de Birlstone, sur la mort de qui nous enquêtons depuis deux jours, d'où venez-vous maintenant? Vous avez surgi comme un diable d'une boîte!

– Ah! monsieur Mac! dit Holmes en agitant un index chargé de reproches. Vous n'avez pas voulu lire cette excellente compilation locale qui décrivait la manière dont le roi Charles s'était caché. À cette époque, les gens ne se cachaient que dans des cachettes à toute épreuve. Une cachette utilisée au XVIIe siècle pouvait fort bien resservir de nos jours. J'étais sûr que nous trouverions M. Douglas sous son toit!

– Et depuis combien de temps nous avez-vous joué la comédie, monsieur Holmes? demanda l'inspecteur en colère. Combien de temps nous avez-vous laissés poursuivre une enquête que vous saviez absurde?

– Pas beaucoup, mon cher monsieur Mac! Je n'ai arrêté qu'hier soir mon point de vue sur l'affaire. Comme il ne pouvait pas être prouvé avant ce soir, je vous ai invités, vous et votre collègue, à prendre un jour de vacances. S'il vous plaît, que pouvais-je faire de mieux? Quand j'ai trouvé le ballot d'habits dans la douve, j'ai tout de suite pensé que le cadavre que nous avions trouvé ne pouvait pas être celui de M. John Douglas, mais bien plutôt celui du cycliste de Tunbridge Wells. Il n'y avait pas d'autre conclusion possible. J'avais donc à déterminer l'endroit où se cachait M. John Douglas avec, selon toutes probabilités, l'aide de sa femme et de son ami. Il devait se trouver dans un endroit capable d'abriter un fugitif, et attendre là le moment où il pourrait disparaître du pays.

– Vous aviez bien raiso

» Je ne commencerai pas par le commencement, qui est là…

Il montra les papiers que je n'avais pas lâchés.

– … Vous y découvrirez une histoire peu banale, je vous le jure! Je résume: il existe quelques hommes qui ont de bo

Il empriso

– Et j'ai agi pour le mieux.



» Eh bien! messieurs, la veille de ces événements, j'étais allé à Tunbridge Wells, et j'avais aperçu quelqu'un dans la rue. Je ne l’avais aperçu que le temps d'un éclair, mais j'ai l'œil vif, et j'étais sûr de ne m'être pas trompé. C'était mon pire e

» Je me suis tenu sur mes gardes tout le lendemain et je ne suis pas sorti une seule fois dans le parc. Cela valait mieux, car il aurait pu décharger sur moi son fusil de chasse sans que j'eusse pu l'en empêcher. Une fois le pont relevé (j'étais toujours plus tranquille quand le pont était levé le soir), je n'ai plus voulu penser à l'affaire. Je n'avais pas envisagé une seconde qu'il pénétrerait dans le manoir et qu'il m'y attendrait. Mais quand j'ai fait ma ronde en robe de chambre comme j'en avais l'habitude, je n'ai pas plus tôt posé le pied dans mon bureau que j'ai flairé un danger. Je crois que lorsqu'un homme a mené une vie dangereuse, il possède une sorte de sixième sens qui agite le drapeau rouge. J'ai vu le signal, et pourtant je ne saurais pas vous dire comment. Tout de suite j'ai aperçu un soulier qui dépassait sous le rideau de la fenêtre. Dans la seconde qui a suivi, j'ai vu l'homme en entier.

» Je n'avais pour m'éclairer que la bougie que je tenais à la main, mais une bo

» J'étais crampo

» C'est à ce moment-là que j'ai eu une idée. Je l'ai trouvée formidable! La manche de Baldwin s'était relevée et la marque de la loge s'étalait sur son bras. Regardez!…

Douglas releva sa propre veste et sa manche de chemise pour nous montrer un triangle brun à l'intérieur d'un cercle, semblable à celui que nous avions vu sur le cadavre.

– … C'est quand je l'ai vu que j'ai échafaudé mon plan. Il avait la même taille, les mêmes cheveux, la même silhouette que moi. Pour la figure, perso

Il tendit sa main musclée.

– … J'avais atteint mes limites. Je ne l'ai pas retirée depuis le jour de mon mariage et il m'aurait fallu une lime pour l'ôter. Je ne crois pas, d'ailleurs, que je me serais décidé à m'en séparer; mais en admettant que je l'eusse voulu, j'en aurais été incapable. Nous avons donc laissé au hasard le soin de régler ce détail. Par contre je me suis débarrassé d'un bout de taffetas que j'avais sur le menton et je l'ai posé au même endroit sur ce qui restait de la tête de mon e

» Voilà quelle était la situation. Si je pouvais me cacher quelque temps, puis partir pour un endroit où ma femme me rejoindrait, nous aurions enfin la chance de vivre en paix le reste de nos jours. Ces démons ne me laisseraient pas tranquille tant qu'ils me sauraient vivant, mais s'ils lisaient dans les journaux que Baldwin avait abattu son homme, mes e